Pas de vasque sur ce meuble Devon&Devon destiné à la toilette sans eau, celle qui renvoie à la féminité, et plus encore ici aux années Folles, son nom rendant hommage à l’épouse et muse du romancier F. Scott Fitzgerald (1896-1940), auteur de Gatsby Le Magnifique (1925) : Zelda.
Ce meuble de complément affiche des formes et des finitions typiques de l’Art Déco, style en vogue dans le premier quart du XXe siècle et qui revient en force, invitant à méditer la dernière phrase de ce livre culte par quatre fois porté à l’écran : « C’est ainsi que nous avançons, barques à contre-courant, sans cesse ramenés vers le passé. » Une idée qui rejoint celle émise par l’inspiratrice de cette création signée Devon&Devon, l’excentrique Zelda Sayre Fitzgerald, surnommée la « première garçonne américaine » par son mari et qui déclarait en 1925 au magazine McCall’s : « La vitalité, c’est ne rien inventer, mais prendre de vieilles idées et leur redonner une vie. »
Zelda a beau être un meuble de complément, cette coiffeuse qui n’a rien de « secondaire » déploie généreusement dans l’espace ses courbes (L 155 x P 45 cm). Son corps est une ode sensuelle au cercle qui marque la moindre de ses lignes, des plans étagés aux portes latérales en passant par le miroir diamanté qui semble digne d’une star par son envergure (Ø 105,8 cm), ou encore le pouf recouvert de velours ras comme les banquettes de l’opéra (Ø 46 x H 45 cm), théâtralisant encore plus, s’il le fallait, le rituel de la mise en beauté.
Chaque niveau est souligné d’au moins un bandeau de laiton qui ajoute une note chic à l’ensemble. Synonyme de luxe, ce fil non pas rouge mais doré sert d’élément unificateur et court sur le socle de l’assise mobile, sur le support de cette « vanity table » aux pieds élancés, sur les profils arrondis et même les poignées semi-circulaires qui se referment symétriquement pour former un anneau parfait.
Les matériaux confirment le standing de ce meuble hors norme : le plan tripartite en marbre veiné d’éclairs jaune pâle sur fond ivoire destiné à recueillir dans la salle de bains tous les soins de soi et autres artifices liés au maquillage et à la coiffure, la panne qui recouvre non seulement le siège mais aussi un plateau escamotable dissimulé entre les deux tiroirs (dont un porte-bijoux, imitant les meubles de présentation dans les joailleries), ainsi que les nombreuses touches de laiton.
Le corps en bois laqué brillant revêt également une couleur spéciale, un rose poudré que la très mondaine Zelda Sayre Fitzgerald aimait, dit-on, passionnément, le rapprochant dans ses propres romans de cette tonalité assez irréelle qui, de ses accents légèrement mauves, enflamme en un instant le ciel lorsque que survient une imprévisible tempête. De là à y voir une métaphore de la femme libre et volontiers scandaleuse qui marqua son époque et inspire aujourd’hui à Devon&Devon ce meuble cossu…
Les +
♦ Une création contemporaine qui puise son inspiration dans le New-York glamour des années 1920 et dont les finitions se révèlent aussi soignées que les meubles Art Déco de cette époque fastueuse.