Impactées dès le début des années 2010 par l’arrivée des matériaux de synthèse, les ventes de receveurs prêts à carreler sont reparties, maintenant qu’ils ne sont plus forcément… à carreler. Grâce à ce type de produits finis et au développement de solutions conçues avec d’autres industriels, Olivier Thumy, directeur de Wedi France, envisage l’avenir avec optimisme.
Nous l’avions annoncé alors : en 2016, le marché du receveur de douche prêt à carreler, alternative à la forme de pente maçonnée pour la réalisation de douches à l’italienne – c’est-à-dire carrelées au sol et aux murs –, a décroché, en particulier dans le négoce. De 200 000 pièces annuelles, les ventes avaient alors chuté à moins de 160 000, fortement impactées par l’engouement pour les receveurs en matériau de synthèse, très déco et plus rapidement mis en œuvre.
Etanchéité assurée
Selon Olivier Thumy, le marché est sorti de cette mauvaise passe grâce aux receveurs à carreler qui n’ont pas besoin de l’être. Dans le catalogue Wedi, pionnier et leader en France du prêt à carreler, la solution s’appelle Fundo Top, plaque en matériau de synthèse lancée en 2016, qui permet en effet d’habiller rapidement les receveurs de la marque. Quel est l’intérêt de cette solution par rapport à celle du receveur en matériau de synthèse ? L’étanchéité, garantie à la liaison receveur/sol et receveur/mur, du moins si la mise en œuvre est effectuée conformément à l’Avis Technique obtenu par la marque en 2013.
Promouvoir la gamme de produits finis
« Un quart de nos ventes se fait aujourd’hui avec un top, lequel connaît une croissance à deux chiffres » précise Olivier Thumy. Ce top assure la finition des receveurs et des panneaux d’habillage muraux, et depuis peu celle des bâti-supports, panneaux de construction, banquettes de douche et niches à encastrer. Il raccourcit les temps de pose et permet d’intervenir rapidement en site occupé. Parce que ces systèmes bénéficient également d’un Avis Technique, ils n’intéressent plus seulement les installateurs, mais également les bailleurs sociaux et l’hôtellerie, séduite par la possibilité d’harmoniser l’ensemble de la salle de bains et par l’isolation sonore apportée par le produit, que l’ajout (en option) d’une sous-couche acoustique vient renforcer. Pour mieux cultiver ce segment du marché, Wedi a intégré, début 2020, une équipe prescription de six personnes, qui est venue compléter la force de vente de dix personnes (dont un formateur).
Des rapprochements industriels
« Nous travaillons actuellement avec des industriels de la salle de bains pour développer des produits faciles à poser et rassurants pour le consommateur. » Ainsi, Wedi s’est associé à Atlantic et Bostik pour lancer un système complet de plancher rayonnant électrique pour la salle de bains : le câble chauffant sur treillis Atlantic est posé sur des panneaux de construction Wedi, lesquels sont collés puis recouverts de carrelage à l’aide d’un mortier Bostik. Deux autres systèmes/solutions sont en cours d’élaboration en partenariat avec deux marques de l’univers de la salle de bains.
La formation, levier stratégique
Wedi France, qui fête ses 20 ans en 2020, annonce une part de marché en France comprise entre 60 et 65 % et une augmentation de son chiffre d’affaires 2019 de l’ordre de 2 % par rapport à 2018 (sans toutefois en indiquer le montant). Elle ambitionne « une croissance à deux chiffres tous les ans sur les quatre prochaines années », qui sera obtenue grâce aux receveurs de douche, aux panneaux de construction – ils ont connu une belle progression en 2019 – et aux produits finis, en s’appuyant sur le réseau Wedi Experts, formés pour devenir, plus que des installateurs, des agenceurs de la salle de bains. Ce réseau, qui réunit 350 membres aujourd’hui, devrait en dénombrer une centaine de plus chaque année, avec le lancement de la formation en région.
Photo : Usine Wedi, panneaux destinés à la fabrication de hammams.