Actif depuis janvier 2019, le site de vente en ligne Warmango.fr trace sa route, construit sur le modèle du négoce traditionnel (incentive, facturation, services, conseils…). Il se veut partenaire des industriels, tout en répondant aux besoins des installateurs de demain. Les explications de Maxime Augiat, l’un des fondateurs.
Dans l’univers du bâtiment, « le basculement vers le digital va être brutal », prévient Maxime Augiat, autodidacte de moins de 30 ans tombé dans la marmite du négoce en auditant une entreprise de plomberie qu’il avait pour projet de racheter. Constatant que le gérant faisait chaque jour 35 km pour se rendre chez son négociant, boire un café et acheter des produits plus chers que sur Internet, il a cherché à comprendre. Car ce trajet quotidien, il ne l’aurait pas fait lui-même : se déplacer oui, mais uniquement pour voir des clients. « 60 % de ces patrons vont bientôt partir à la retraite, annonce-t-il, et ils seront remplacés par des gens comme moi. » C’est sur cette évidence qu’est né le site Warmango.fr, qui est à la fois un négoce sanitaire-chauffage en ligne et un pure player.
Un négoce sanitaire-chauffage, mais en ligne
Maxime Augiat s’est entouré de spécialistes du négoce avant d’entamer une tournée des industriels. L’objectif était de les séduire avec un modèle de distribution professionnelle en ligne, où les produits, en tout cas les runners, sont stockés (dans un entrepôt situé près de Lyon) et dont les prix de vente assurent à chaque maillon de la chaîne des marges correctes. Le jeune entrepreneur revendique en effet un business modèle pérenne – « on ne négocie pas » –, le site se rémunérant en prélevant une commission de 15 %. Warmango.fr ne casse pas les prix, offrant des tarifs nets compétitifs sur le marché du diffus. D’autant plus que les services sont là : livraison rapide, conseillers dédiés par famille de produits, chiffrages, gestion des retours, envoi de la facture au comptable d’un simple clic, possibilité de comparer les produits entre eux, impression des devis clients, paiement à 30 jours fin de mois, commande en ligne avec mise au panier en temps réel avec les conseillers clients… « Notre seul fil rouge : rendre les points de marge captés par les marketplace BtoC aux artisans et PME françaises. »
Un pure player, mais pas une place de marché
Warmango.fr est un pure player, mais il n’est pas une place de marché. Cela veut dire que, contrairement aux market place BtoB par exemple, le même produit n’est pas mis en vente par plusieurs revendeurs, dont le moins cher sera forcément celui qui gagnera la vente – d’où la spirale des prix bas. Le site vend, livre et facture lui-même tous les produits de sa « vitrine ». En revanche, lorsque certains manquent à son offre, Warmango va les chercher auprès de partenaires négoces, afin de satisfaire les besoins de sa clientèle.
Pour autant, Warmango.fr est capable de piloter et gérer une multiplicité de typologies de fournisseurs. « Grâce à notre technologie, nous sommes à présent Plug & Play sur tous types de systèmes, notamment ceux des grands groupes. » Avec les API, le site peut se rattacher à leur système informatique et leur fournir la data clients, autrement dit les remontées de commande.
Des clients recrutés via le digital
A ce stade, Warmango.fr recrute ses clients via le digital : réseaux sociaux, blogging, référencement naturel (SEO), partenariat avec des courtiers en travaux, intermédiation, échanges de leads… L’entreprise est jeune et avance prudemment, mais se réjouit d’une très forte accélération depuis septembre 2019, notamment du côté des industriels, moins frileux aujourd’hui qu’hier.
Repères Warmango.fr
♦ Start-up de 15 personnes, créée en 2017.
♦ Deux levées de fonds déjà effectuées pour un total de 1,5 million d’euros.
♦ 1 000 comptes clients prévus fin 2019.
♦ 20 000 références en provenance de plus d’une centaine de fournisseurs, dont 90 % sont livrés en 24/48 heures.
♦ Stock central situé à Chasselay, dans le Rhône.
♦ Chiffre d’affaires attendu : 1 million d’euros en 2020.
Photo : les deux fondateurs de Warmango.fr, Thibaud Dubouchet à gauche et Maxime Augiat à droite.