VST, Vendée Sani Therm, première coopérative d’artisans du bâtiment, vient de fêter ses 40 ans. 1 200 convives, adhérents, membres de l’Orcab et invités, étaient conviés à l’événement, durant lequel Michel Landreau, directeur général durant 22 ans, a cédé son poste à Thierry Orieux, successeur élu. Interview.
« Soyons optimistes, notre destin est entre nos mains » : c’est ainsi que Thierry Orieux, nouveau directeur général de VST, a conclu la cérémonie d’anniversaire, avant de laisser la place aux festivités. Au travers des différentes interventions, l’événement, riche en émotion, a montré à quel point la coopérative est d’abord une réunion d’hommes autour de valeurs communes. Créée en 1976 par Joseph Landreau, qui trouvait qu’« on utilisait les artisans plus qu’on ne les servait », « qu’ils payaient trop cher » et que l’« on pouvait faire autrement », la coopérative, qui continue de progresser en alliant et en s’alliant, a réalisé 106 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2015, en hausse de 2,5 % par rapport à 2014.
Vous êtes entré chez VST en 1992. Qu’est-ce qui a changé depuis ?
Thierry Orieux – La distribution s’est considérablement transformée. Il y a 15 ans, nous avions face à nous des groupes familiaux. Désormais, ce sont des groupes européens, voire mondiaux, avec des contraintes financières fortes, sans constance dans les relations humaines, de même concernant le service, en particulier les stocks, même si la tendance est à l’amélioration. La structure du marché s’est éloignée des préoccupations des artisans. D’où notre développement, que l’intérêt de la coopérative explique, ainsi que l’élément de proximité, qui joue en notre faveur.
Quelles sont vos forces ?
Thierry Orieux – Ce que nous vendons à nos adhérents, c’est un projet qui va bouleverser leur quotidien, mais aussi améliorer leur business. Car nous n’avons aucune finalité financière. Nos prix sont plus bas que tous les autres et nos marges sont nos investissements. Si nous réalisons 87 % de notre business en ligne, c’est parce que nos adhérents savent que c’est l’intérêt de la coopérative, donc le leur. Nous travaillons beaucoup sur cette idée, car une fois devenus adhérents, les installateurs doivent changer leur comportement et travailler autrement : anticiper leurs commandes (nous livrons deux fois par semaine au lieu de deux fois par jour dans le négoce), mais aussi leur facturation (le paiement est comptant)… Mais l’exigence est partagée. Nos référencements sont d’abord travaillés au niveau de la coopérative, avec les adhérents, puis remontés à l’Orcab. Résultat : 90 % d’entre eux effectuent 90 % de leurs achats via la coopérative. Et nous travaillons sans commerciaux.
Et la salle de bains ?
Thierry Orieux – Nous disposons de trois salles d’expo, une dans chacun des départements que nous couvrons. A l’enseigne d’Artipôle, qui appartient à la Cofaq, ces salles totalisent 4 000 m² d’expo salle de bains et carrelage, au catalogue depuis 2013, mais aussi poêle et ENR. Les visiteurs sont reçus parfois pendant deux ou trois heures. Nous ne vendons pas aux particuliers. Nous effectuons la sélection des produits, dont nous donnons la liste à l’artisan. C’est un plus indéniable. D’ailleurs, certains professionnels nous rejoignent à cause de la politique commerciale des distributeurs, qui est rarement claire. Pour que nos salles soient toujours à jour, elles sont visitées tous les trois mois par des architectes d’intérieur, tandis que la totalité des box est renouvelée tous les 2 ans. En 2015, dans nos trois salles, nous avons reçu 15 700 porteurs de projets. 88 % des devis réalisés ont été concrétisés.
Quels sont vos chantiers prioritaires ?
Thierry Orieux – Nous devons développer le carrelage, mais aussi renforcer la présence de la coopérative en Loire-Atlantique, où existe un fort potentiel pour nos métiers. Nous allons continuer d’investir dans la logistique et créer un dépôt supplémentaire de 4 000 à 5 000 m², ce qui représente un investissement de 4 à 5 millions d’euros. Nous allons également accentuer la digitalisation et mettre des tablettes à disposition de nos adhérents. Enfin, nous allons poursuivre avec l’Orcab le développement d’Artipôle, en ouvrant une salle supplémentaire en Loire-Atlantique et en travaillant sur l’image de l’enseigne, y compris auprès des artisans.
Repères
♦ VST, première coopérative d’artisans du bâtiment en France, implantée à la Ferrière, en Vendée, en Loire-Atlantique et dans le Maine-et-Loire.
♦ Plus de 500 adhérents, 240 salariés.
♦ Chiffre d’affaires : 106 millions d’euros, dont 14 en sanitaire, 7 en carrelage, 30 en chauffage, 10 en couverture, 27 en électricité, 12 en fournitures générales et 5 en isolation.
♦ L’Orcab, union des coopératives d’achats des artisans du bâtiment, fédère 50 coopératives des métiers du bâtiment, essentiellement le second-œuvre, soit environ 7 000 artisans adhérents. Chiffre d’affaires 2015 : 733,2 millions d’euros, en hausse de 2,5 % par rapport à 2014, dont 45 % sont réalisés par la plomberie-Chauffage-électricité (en hausse de 1 %).
♦ Artipôle, l’enseigne nationale des coopératives de l’Orcab, compte 30 salles d’exposition situées majoritairement dans le grand ouest.