Mises en scène sur ISH 2019 après avoir été dévoilées lors du Cevisama, les vasques en porcelaine réagissant aux UV de Bathco font entrer de surprenantes œuvres d’art dans la salle de bains, grâce à une technique unique développée par la section Atelier de la marque, en charge de la prescription et des projets.
Bathco a phosphoré longtemps avant de faire aboutir ce process assez magique, qui requiert l’application de pigments spéciaux sur la céramique. C’est une propriété physique qui les fait réagir aux ultraviolets, désignés aussi communément sous le terme, un rien fantasmagorique, de « lumière noire » (laquelle n’a rien à voir avec l’obscurité).
Pour la rétine, peu habituée à ce genre de transmutation, les couleurs exaltées par ce spectre particulier délivrent un spectacle inattendu. Une féérie inédite dans l’univers de la salle de bains où le blanc règne encore en maître malgré le développement récent de nuanciers. La profondeur du motif peint est littéralement « révélée », à la manière d’un chef-d’œuvre dont la toile serait observée sous une lampe de Wood (qui sert notamment d’outil de diagnostic aux experts en art). Des contours fluorescents apparaissent, ourlés comme des néons inspirés par la pop culture et dignes d’une toile d’Andy Warhol.
Le défi de l’art fonctionnel
Aussi magnétique soit-il, ce rendu luminescent n’est pas la principale difficulté rencontrée (et dépassée) par Bathco. Basé dans le nord de l’Espagne, celui-ci a investi depuis 2013 dans la R&D afin de développer de nouveaux matériaux en collaboration avec le Centre de technologie des composants de Cantabrie. Car, si cette technique de peinture « réactive » s’applique sur des lavabos ordinaires (pour ne pas dire « normaux »), il s’agit que ceux-ci soient (et demeurent) pleinement utilisables !
S’agissant d’un équipement sanitaire fonctionnel, la « moindre » des évidences est donc de garantir au client une adhérence parfaite de la couche picturale à la porcelaine. Et ce d’autant plus que ces pièces d’exception sont destinées à des projets qui ne le sont pas moins : restaurants branchés, établissements de nuit et autres lieux arty où la créativité est appréciée, sinon de mise. Car, rappelons-le, ces décors originaux (dans tous les sens du terme) ne sont pas seulement conçus pour faire le show sur les vitrines du savoir-faire que sont les salons internationaux, mais sont bien destinés à recevoir – et manière intensive – de l’eau et du savon, les cycles de lavage générant ensuite celui (tout aussi délicat) du nettoyage.
La plus précieuse des céramiques
Pour parvenir à stabiliser ces décors réalisés sur commande (selon les desiderata du client), il a fallu que ces pigments luminescents soient mélangés à d’autres pigments vitrifiables et soumis à une cuisson supérieure à 600°C. Le fabricant concède qu’une recherche a été rendue nécessaire pour faire aboutir ce procédé car toutes les couleurs ne réagissaient pas de la même manière : de nombreux tests ont dû être effectués jusqu’à ce que le résultat optimal soit atteint. Eu égard à la température nécessaire à la fixation définitive de la peinture sur le support, seule la porcelaine peut convenir : c’est le matériau qui résiste le mieux à la cuisson et, par conséquent, l’unique dans lequel on peut faire adhérer ces fascinants pigments. Pour la réalisation d’une fresque murale, le principe reste le même, à la différence près qu’un carrelage en céramique servira alors de base.
Prix public HT maximum constaté
Il n’y a pas de prix fixe pour ces lavabos ou peintures murales, le tarif dépendant du type de travail commandé dans le cadre d’un projet, forcément exclusif.