Seul éco-organisme agréé pour tous les types de déchets du Bâtiment, Valobat s’apprête à solliciter deux agréments complémentaires, pour intégrer celui de l’Ameublement et celui du Bricolage et jardin. Dans une logique de service global, il s’agit d’offrir aux adhérents et actionnaires un guichet unique et une interface simplifiée, opérationnelle dès 2024.
Après une entrée en vigueur repoussée de seize mois, fabricants, distributeurs et importateurs de produits et matériaux de construction sont tenus depuis le 1er mai 2023 de répondre à leurs obligations réglementaires [1] liées à la Responsabilité Élargie du Producteur (REP) en matière de recyclage et de réemploi, en assurant la reprise des déchets des Produits et matériaux de construction du Bâtiment (PMCB) de leurs clients, professionnels et particuliers.
Quatre éco-organismes pour les déchets du Bâtiment
Des quatre structures agréées par le ministère de la Transition écologique pour la mise en place de la filière REP PMCB, seule Valobat couvre l’ensemble des produits, Ecomaison (anciennement Eco-mobilier), Ecominero et Valdelia étant spécialisées dans l’une ou l’autre des deux catégories de matériaux PMCB : inertes (catégorie 1 : minéraux à l’exclusion du plâtre) ou non inertes non dangereux (catégorie 2 : bois, métal, verre, plastiques, isolants dont laine de verre ou de roche, plâtre). Afin de compléter cette offre multi-matériaux « sans changer son ADN », l’éco-organisme se prépare à élargir son champ d’action – et sa représentativité – en intégrant deux nouvelles filières de recyclage, en plus du celles du Bâtiment, de loin la plus importante avec 40 millions de tonnes de déchets par an.
Intégration prochaine des déchets d’ameublement
Deux demandes d’agrément vont être déposées d’ici la fin de l’année : l’une concerne les Déchets d’Eléments d’Ameublement (REP DEA), l’autre les Articles de Bricolage et de Jardin (REP ABJ, créée en 2022, encore en phase de démarrage). Des déchets intéressant plus de 15 % de ses 4 000 adhérents selon Valobat, qui assure faire de leur écoute une priorité dans une « démarche de co-construction pour bâtir collectivement un monde plus circulaire. » Ce complément d’offre concerne tout particulièrement les distributeurs des réseaux pro et grand public, la filière bois, les industriels de la salle de bains et des revêtements de sols, murs, plafonds, les frontières entre les REP étant parfois floues, car assez naturellement connexes.
Les déchets d’ameublement, un gisement convoité
Si le gisement de déchets du bricolage et du jardin est estimé à 84 kt/an par l’Ademe, celui issu de l’ameublement (meubles meublants, de cuisine, salle de bains et jardin, literie et décoration textile) pèse seize fois plus, évalué à 1 400 kt/an. Un tonnage conséquent qui, proche celui de la catégorie 2 des PMCB, a motivé son intégration. Sur ce dernier secteur, Valobat viendrait s’inscrire en concurrence de ses acteurs historiques, Ecomaison (DEA ménagers) et Valdelia (DEA non ménagers) qui, lancés en 2011, ont eux aussi récemment élargi leurs champs d’intervention, sans pour autant couvrir l’ensemble des segments de la REP PMCB, contrairement à Valobat.
Massifier les déchets pour optimiser les coûts
Outre la simplification des démarches administratives en amont (adhésions, déclarations…) et le fait de proposer « une offre de reprise globale pour les distributeurs qui ont l’obligation de reprendre les déchets de leurs clients », cette concentration sur une même interface de l’ensemble des REP entend favoriser des synergies avec le Bâtiment, apportant divers avantages aux adhérents intéressés, comme « la capacité à massifier les déchets pour se montrer encore plus compétitif dans la tarification ». Celle-ci s’efforcera d’être cohérente entre les différentes filières, les logiques prévalant à leur constitution n’étant pas forcément comparables et donc complexes à maîtriser… Une mutualisation qui devrait également permettre à Valobat de tirer profit de l’expérience de ces deux filières, notamment sur les questions du ré-emploi et de l’éco-conception.
Repères
♦ Développé par et pour les spécialistes du bâtiment avec pour ambition de faire progresser le recyclage et d’éviter les dépôts sauvages, Valobat s’adresse à l’ensemble des acteurs de la filière bâtiment : entreprises et artisans/détenteurs professionnels, MOA, démolisseurs/déconstructeurs, metteurs sur le marché (producteurs et distributeurs), opérateurs logistique et de gestion des déchets, collectivités locales, élus et institutions.
♦ Créé en 2021 à l’initiative de Saint-Gobain, Valobat (52 salariés), compte 50 actionnaires et 4 000 adhérents, lesquels représentent 54 % des metteurs sur le marché (32 milliards d’euros de chiffre d’affaires PMCB par an). Hervé de Maistre en est le président directeur général.
♦ Valobat annonce un objectif de déploiement de plus de 1 000 points de reprise à fin 2023, notamment chez les distributeurs, et le démarrage, dès cet automne, d’autres canaux de collecte (chantiers, entrepôts des entreprises et artisans, collectivités).
[1] Dans le cadre de la loi du 10 février 2020 relative à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire (AGEC).
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