En 2019, Valentin souffle ses soixante-quinze bougies, avec en cadeau une succession assurée et une stratégie renouvelée, qui est en train de faire la preuve de sa pertinence. Saga.
Quel est le point commun entre Valentin et l’air propre ? Le vidage. Si l’atmosphère demeure respirable dans les pièces d’eau de la maison et d’ailleurs, c’est bien grâce à lui et/ou au siphon qui le prolonge, en particulier lorsqu’il est doté d’une garde d’eau. Car, Arnaud Valentin, président de l’entreprise, en est persuadé : la garde d’eau reste la meilleure solution technique au barrage des odeurs. Certes, elle est périssable, toujours susceptible d’être aspirée ou de s’évaporer, mais dès que l’eau coule à nouveau, elle est immédiatement reconstituée et, dans un éternel recommencement, est capable de (re)jouer son rôle de bouchon hermétique sans qu’il soit nécessaire d’y mettre les mains… Simple, durable et incroyablement efficace.
De la fonderie à l’injection plastique
C’est en 1944 que Jean Valentin, ingénieur des Arts et Métiers et de l’école supérieure de Fonderie, rachète la sienne à Bourseville, dans la Somme. Il commence par fabriquer de la robinetterie sanitaire, puis des vidages, d’abord en laiton et, 20 ans plus tard, en plastique. Dans les années 1950, il lance La Siphonette qui, dotée d’une garde d’eau de 2 cm, d’une « section de passage maximum », permet « un nettoyage commode » et « fait l’évier net ». Le concept sera plus tard appliqué à la douche, avec la bonde siphoïde.
En 1969, Jean-Bernard Valentin prend à 21 ans la relève de son père brusquement décédé. Malgré une formation littéraire, il transmet le gène de l’innovation à l’entreprise, continue de déployer l’injection plastique, tout en développant l’hydrothérapie, avec les douchettes, puis les colonnes, hydromassantes ou pas. Celles-ci ont fait les beaux jours de Valentin durant près de 20 ans. L’entreprise, qui a démocratisé le concept en France, résiste jusqu’à l’arrivée des produits chinois et la sévère décroissance de la valeur du marché qu’elle a entraînée.
Retour aux fondamentaux
En 2013, Arnaud Valentin (photo) décide de concentrer à nouveau les forces de l’entreprise sur le vidage et en rapatrie la production, un temps exilée en Tunisie, dans un bâtiment de 23 000 m² flambant neuf. Fabricant désormais exclusivement en France, forte d’une image claire de spécialiste, d’une bonne notoriété chez les professionnels et d’un taux de service élevé, elle revendique l’offre la plus complète du marché avec plus de 1 500 références. De quoi envisager l’avenir sereinement. D’autant que la transmission est réalisée, Arnaud Valentin, troisième génération aux commandes, étant devenu l’unique actionnaire.