Parce que les salariés de Damparis lui ont donné leur confiance, que les pouvoirs publics le soutiennent, que la distribution s’est engagée…, Kramer revient sur son renoncement : il est à nouveau candidat au rachat de l’usine Jacob Delafon de Damparis.
Le groupe Kramer est de retour à la table des négociations. Refroidi par une pétition des salariés de l’usine, il avait, le 23 février 2021, annoncé publiquement renoncer au rachat de l’usine Jacob Delafon de Damparis. Il ne voulait pas être rendu responsable d’un report du PSE (plan de sauvegarde de l’emploi) – lequel est désormais signé –, tout en se trouvant dans l’impossibilité de répondre aux conditions et délais imposés par le groupe Kohler.
Le 3 mars dernier, le groupe Kramer a reçu une délégation du personnel de l’usine, qui lui a témoigné sa confiance et, fort de l’implication de ses partenaires distributeurs – ils se sont engagés sur 120 000 pièces à moyen terme – et du soutien de l’Etat et de la Région, Kramer réaffirme sa volonté de sauver le site historique de Damparis. Mais avec, cette fois, un projet indépendant de Kohler et « un programme d’embauches dans lequel les futurs ex-salariés seront les bienvenus. » A ce stade, le propriétaire de l’usine est tenu de la démanteler, à moins de la céder…
« Depuis le Covid-19, les planètes se sont alignées », constate Manuel Rodriguez, président du groupe Kramer. S’il est convaincu de la prise de conscience des clients finaux quant à la nécessité de réduire l’empreinte carbone liée aux importations, il parie aussi sur le développement des marques de distributeur « qui ne pourront croître sans une démarche RSE » (responsabilité sociétale des entreprises). Il veut doubler la productivité de l’usine en misant dans un premier temps sur les volumes, avec des pièces céramiques inscrites dans le cœur du marché, puis grâce à la production de pièces plus haut de gamme, notamment pour la marque Horus. « Ce ne sera pas facile, mais je sais que sur trois ans, nous pouvons y arriver. »