Casana, start-up américaine, vient de recevoir de la Food & Drug Administration (FDA) l’autorisation de mesurer, par l’intermédiaire de son abattant connecté Heart Seat, la fréquence cardiaque et la saturation en oxygène des personnes s’asseyant sur sa lunette. La surveillance médicale à domicile est en marche.
Chaque individu se rend aux toilettes sept à huit fois par jour et y séjourne deux à trois minutes en moyenne. Casana met ce moment à profit pour mesurer ses paramètres vitaux, tels que le rythme cardiaque, la pression artérielle et la saturation en oxygène. Les données collectées – dont la précision est « de niveau clinique » – sont ensuite envoyées à l’équipe de soins qui, dans le cadre d’un suivi médical, effectue un monitoring à distance. Le système est capable d’émettre des alertes lorsque les paramètres sortent des limites définies par le médecin. Ce dispositif vient de recevoir l’agrément de la FDA américaine (Food & Drugs Administration) pour les mesures de la fréquence cardiaque et de la saturation en oxygène. Casana prévoit de demander les mêmes autorisations pour la pression artérielle systolique et diastolique. Son objectif est de commercialiser un premier produit d’ici la fin de l’année 2023.
Mesurer ses paramètres vitaux pour mieux les corriger
La santé connectée n’est pas seulement affaire de spécialistes. Dans ce domaine, le DIY progresse lui aussi. Ainsi, les hypertendus sont déjà nombreux à contrôler eux-mêmes leur tension, les diabétiques leur taux de sucre, les sportifs leur rythme cardiaque… Lorsqu’elle passe par des objets connectés, essentiellement portables jusqu’à présent (smartphone, bague, montre…), cette auto-surveillance peut être extrêmement pointue. Car la connaissance et l’analyse de ses paramètres vitaux permettent de les faire évoluer et de gérer son stress par exemple, mais aussi de visualiser l’impact physiologique d’un entraînement sportif, d’un excès alimentaire ou d’alcool… Ainsi, chacun se réapproprie son corps et devient acteur de sa santé, notamment grâce à la prévention.
Le transfert de la médecine du cabinet médical vers le domicile
Tapis de bain, miroir, abattant WC ou cuvette elle-même : la liste des objets connectés de la salle de bains et des toilettes s’étoffe, confirmant que ces deux pièces de la maison sont bien au cœur de la télémédecine, parce qu’elles sont des lieux de routines quotidiennes. Lorsque ces objets communiqueront entre eux, l’intelligence artificielle sera en mesure, après un court questionnaire, d’effectuer un diagnostic et de prescrire un médicament. Dès lors, quelle sera la raison d’être de la médecine de ville ?
Selon un rapport de Grand View Research, cité par Casana, la taille du marché mondial des soins de santé à domicile a été évaluée à 305,7 milliards de dollars en 2020, avec un taux de croissance annuel moyen de +7,9 % jusqu’à 2028.