Intenables depuis l’apparition de l’e-commerce, les tarifs publics ne sont plus une référence. Déjà, les distributeurs s’en sont détachés, tandis que les installateurs sont toujours plus nombreux à valoriser leur main d’œuvre. Le moment serait-il venu de les mettre à jour… ?
Depuis l’avènement de l’e-commerce, la cacophonie règne sur le marché de la salle de bains : sur Internet, les prix barrés mettent en évidence des remises vertigineuses, tandis qu’ils paraissent totalement déconnectés de la réalité dans les showrooms et les catalogues des distributeurs, comme sur les devis des installateurs, du moins lorsque ceux-ci s’appuient sur les tarifs publics.
Une référence qui ne l’est plus
Historiques, les tarifs publics sont une indication permettant à l’installateur d’évaluer la remise que lui consent le distributeur et au distributeur celle que lui accorde son fournisseur. Ils ne préjugent pas des prix de vente aux consommateurs. Ils existent parce que la commercialisation des produits sanitaires (et de chauffage) passe le plus souvent par un intermédiaire supplémentaire, l’installateur, qui est chargé de les mettre en œuvre.
Quand cet intermédiaire disparaît, comme c’est le cas lors d’une transaction effectuée sur Internet, sa remise s’efface, et le prix de vente du produit peut être réduit. La suppression d’un maillon dans la chaîne de distribution explique les rabais pratiqués sur Internet, y compris d’ailleurs par les négociants sur les nombreuses places de marché existantes quand ils cherchent à augmenter leurs chiffres d’affaires et leurs ventes, et plus rarement par des industriels en quête de volumes. Quoi qu’il en soit, les prix publics ne sont plus un référentiel pour la filière. Pire, ils la desservent.
Une révision à la baisse
C’est pourquoi, les uns après les autres, les grossistes s’en sont volontairement affranchis, pour tout ou partie de leur catalogue. Ce n’est plus donc le fabricant qui « conseille » le prix en intégrant dans ses tarifs les commissions dues aux différents acteurs de la filière, mais le distributeur – négoce, GSB ou e-commerçant – qui établit le sien.
Il ne s’agit pas de s’aligner sur le web – qui restera toujours moins cher, du fait des faibles marges qu’il pratique, de l’ordre de 5 % – mais de rester crédible aux yeux du consommateur, parfaitement conscient que derrière un prix il y a plus qu’un produit (livraison, conseil, SAV…). Il ne s’agit pas non plus de supprimer la remise installateur, client naturel du négoce, même si, en valorisant le prix de sa main d’œuvre, celui-ci est en mesure de récupérer ce qu’il a éventuellement perdu sans que le coût final augmente pour le consommateur. D’autant que, facturée en moyenne 40 à 50 € de l’heure contre 50 à 70 € dans d’autres pays d’Europe, la main d’œuvre est sous-évaluée en France, en tout cas pour les professionnels de la salle de bains qui s’appuient encore sur les tarifs publics pour effectuer leurs devis…
Les distributeurs ont ajusté leurs prix, les installateurs s’adaptent. Reste aux fabricants à le prendre en compte.
La perception de votre article est assez complexe !
Vous suggérez de supprimer un tarif de référence émis par le fabricant car celui-ci le desservirait, puis vous suggérez de conserver la remise consentie à l’installateur…
En somme il faudrait supprimer un référentiel sur lequel on se base pour appliquer des remises.
Comment voulez-vous que l’on s’y retrouve en tant que fabricant ???
D’un côté nous avons des acheteurs qui nous demandent des taux de remise sur tarif, des participations à leurs évènementiels, des promos régulières…et des bfa de plus en plus souvent insupportables !
Vous voudriez donc que nous ayons un tarif de référence revu à la baisse pour se rapprocher des tarifs imbéciles trouvés sur internet, qui soit dit en passant, lorsqu’il s’agit de finaliser la commande les prix changent et les frais de port augmentent de manière inattendue.
En supposant un tarif de référence revu à la baisse, il faudra que TOUTE la chaine de distribution revoie aussi ses “tarifs” cités plus haut à la baisse, sinon il sera impossible de tenir le choc pour un fabricant.
On nous demande de produire local mais si le but est de faire baisser les prix pour engraisser toujours les mêmes, les options sont très simples, soit nous continuons de produire local et nous mourrons de notre belle mort, soit nous laissons dégringoler notre outil de production et délocalisons ailleurs.
Cela peut sembler être du chantage mais si la course au prix reste un objectif, il faudra bien un jour que les consommateurs acceptent d’en être les chômeurs.
Le constat, c’est que les tarifs publics sont surévalués par rapport à la réalité du marché (prix dans les showrooms, sur les catalogues des distributeurs) et permettent au e-commerce d’afficher des remises bien souvent supérieures à 50 %. Dans le même temps, de plus en plus d’installateurs – et la plupart d’entre eux dans l’Est de la France – s’appuient sur leur prix d’achat pour chiffrer leurs travaux, pas sur le prix public. Il s’agit simplement d’évoluer avec l’évolution (passez-moi l’expression)… Cet ajustement des tarifs publics ne passe pas par une baisse du prix de vente du fabricant.
Oui mais si le e-commerce dicte son niveau de prix, il va automatiquement nous être répercuté d’en absorber la baisse.
En effet, les réseaux traditionnels nous demanderont de revoir nos prix pour s’aligner sur ceux du web, mais ces mêmes réseaux ne renonceront pas à leurs avantages cités dans mon message précédent.