Artoletta, qui s’est fait une spécialité de l’habillage artistique et durable des cuvettes, poursuit la mise en orbite de modèles inspirés par la conquête de l’espace (Space Odyssey, en anglais). Réunis sous la mission Planet limited edition, ces WC insolites produits en très petit nombre font leur cinéma au gré de collections au rendu sidérant, sinon sidéral, nommées Episodes (I à VI).
Pour 99,9 % des WC vendus, l’originalité s’arrête à la couleur de la céramique qui ne se limite plus au blanc, et au motif ornant éventuellement l’abattant… Dans la constellation des toilettes, les collections de la marque japonaise Artoletta font figure d’ovnis, par leur esthétique, leur positionnement et, in fine, leur tarif, la démarche s’apparentant plus à de l’art qu’à de la création industrielle.
A l’opposé de toute production en masse, les créations disruptives d’Artoletta (Taikou Juken Corp.) sont proposées en série limitées, chaque pièce réclamant un travail complexe. D’une part pour adapter le motif sur le carénage en courbes de la cuvette, phase délicate ayant requis le développement d’un algorithme qui corrige les distorsions d’image. D’autre part pour passer de la conception numérique à la réalisation : la seconde étape du processus repose sur la main d’un artisan spécialement formé à la délicate opération de l’habillage.
Car c’est bien une seconde peau qui recouvre cuvette et abattant. Pas moins de quatre couches constituent ce (re)vêtement conforme à la règlementation Reach et dont la résistance a été testée contre l’abrasion (norme ISO7784-3, qui correspond à quatre nettoyages quotidiens durant près de 15 ans) et peut supporter d’importants écarts de température (de -40 à +90 °C).
Artoletta ne fabrique pas les cuvettes, mais les enjolive, travaillant sur des modèles choisis chez différents fournisseurs. Par exemple le céramiste italien Flaminia pour l’épisode I et II (Sustainable Edition), Grohe, Toto, Axent, Art Ceram ou encore la start-up Trone et sa cuvette excentrique Icone01 avec son réservoir de chasse tubulaire pour l’épisode III (Premium Design Edition) ou pour le dernier en date, le VI, dont le motif octogonal rend hommage à la célébrissime scène du tunnel dans le chef d’œuvre de Stanley Kubrick.
Les habillages Space Odyssey ont pour thème l’espace et les planètes, qui colonisent l’univers de la décoration depuis plusieurs années. Six collections ont déjà vu le jour, chacune proposant une esthétique particulière obtenue par le même processus, unique.
L’épisode I propose une odyssée vers trois planètes du système solaire, vues depuis l’espace : la terre, où les mers sont majoritaires, est ainsi bleue (Earth), tandis que la planète rouge affiche des nuances de rouille (Mars), et que Jupiter, cette géante gazeuse à l’étrange beauté, se pare de nuances ocrées, entrecoupées de bandes équatoriales brunes (Mix).
L’épisode II se livre à une libre interprétation de ces corps célestes, plutôt qu’à une stricte observation. De l’imagination de Koji Akama (spatial producer et CEO d’Artoletta) naissent deux nouveaux astres, dont l’aspect est également très minéral : un dégradé de rose aux strates ondoyantes qui évoque l’onyx (Pink) et une sorte de marbre diapré, aux profonds reflets changeants et irisés (Pearl).
L’épisode III explore ces nuances nacrées et iridescentes, déclinées en cinq tonalités spectrales sur le concept Nova (mot qui désigne une étoile non visible à l’œil nu), chacune illustrant une « Eclipse » : 1 (vert), 2 (jaune), 3 (rose), 4 (mauve) et 5 (bleu). Version ultime, le modèle Supernova se pare d’une finition huileuse aux tonalités arc-en-ciel, façon hydrocarbures. Il illustre la gigantesque explosion qui résulte de l’implosion cataclysmique d’une étoile, spectacle cosmique à des années-lumière.
L’épisode IV visite un monde parallèle autour des éléments, avec des cuvettes ornées d’un motif faisant penser aux granulats d’un terrazzo XXL, dans quatre harmonies colorées : bleu, vert, orange et rosé.
L’épisode V propose une plongée au cœur de la matière, vers l’atome, avec des WC qui abritent des sortes de galaxies, la profondeur de leur nuit étant éclairée par des muées d’étoiles phosphorescentes sur fond Right blue, Blue ou Pink.
L’épisode VI dévoilé en janvier 2023 sur Maison&Objet conte la renaissance (Reborn) d’une étoile, au travers de quatre histoires graphique. Reborn_1 imagine un WC Grohe aspiré par un vortex géant, habillé de métal qui lui donne des airs de vaisseau spatial, Reborn-2 rend hommage à la scène du tunnel chère à Stanley Kubrick, tandis que Reborn_2 et _3 jouent sur la flurorescence dans la suite de l’épisode V et les reflets irisés testés avec l’épisode III.
Se projetant dans l’infini de l’univers au « commencement de la création de l’humanité », la société japonaise affirme ainsi son « nouveau concept de création inexploré », « cette flèche du temps (time’s arrow) lancée au commencement de tout s’élance depuis le passé vers le futur, sans jamais changer de trajectoire, pour un voyage sans fin. »
Les +
♦ WC Space Odyssey d’Artoletta, en série limitée (Planet limited edition) et sur commande : Episodes I, II, III, IV, V et VI.
♦ TJC (Taikou Juken Corp.) assure la prise de commande, distribuée en France par Bob Carrelage, dans le Var (Hyères, Toulon et Sanary).
Prix publics indicatifs HT maximums constatés
WC Space Odyssey d’Artoletta : 2 500 euros (hors frais de livraison à partir du Japon), pour la Sustainable Edition (avec cuvette Flaminia).
Photo d’ouverture, de gauche à droite et de haut en bas : Space Odyssey d’Artoletta, Sustainable Edition, épisode I – modèles Earth, Mix et Mars et épisode II, modèle Pearl – Premium Design Edition, épisode III, modèle Supernova.