La Foire de Lyon, qui fête son centenaire, relève trois tendances fortes pour le futur : le « made in France » (78 % des visiteurs y sont sensibles !), l’agriculture urbaine et la maison connectée.
La salle de bains sera-t-elle connectée ? On ne le sait ! Mais elle arrive en tête de l’équipement de la maison, dans une ambiance « nature » (présence de bois) avec, comme élément vedette… la baignoire ! Celle-ci, installée dans un angle, illustrerait la tendance « cocon », tandis que posée en îlot, elle en ferait une « pièce d’apparat » ! Voilà qui est bien surprenant ! Ce retour à la baignoire (considérée has been) souligne à nouveau que la pièce est abordée par un équipement particulier. Ce n’est pas le cas de la cuisine, saisie dans son ensemble (électroménager et mobilier), et dont l’actualité s’accompagne, à la Foire de Lyon, d’espaces gastronomiques et d’ateliers culinaires.
Traditionnelle, la Foire de Paris a toujours été généreuse côté cuisine. Mais ce qu’a décelé la sociologue Nathalie Danery pour l’édition 2016, c’est que nous sommes en plein dans une époque de « rupture(s) », du fait de la crise (mot magique qui explique tout). Le contexte engendre trois phénomènes majeurs : le retour des entrepreneurs, la croissance du télé-travail et le départ plus tardif des jeunes de chez leurs parents. En conséquence, on va travailler de plus en plus chez soi, ce qui va déterminer une offre croissante d’espaces-bureau domestiques, de systèmes de séparation, d’objets de plus en plus connectés, en attendant les… robots. On est assez loin de l’espace-bain !
Parmi les données actuellement disponibles sur le marché*, qu’observe-t-on ? Dans l’ensemble, son évolution en 2015 n’a guère été différente de celle de 2014 : médiocre, ce qui était prévisible. Quels segments ont progressé ? Toujours les mêmes : la douche (parois et receveurs), les bâti-supports et la robinetterie, dont la croissance, très faible, peut être contestée dans la mesure où c’est l’équipement dont la durée de vie est la plus courte.
Toutes les autres familles de produits manifestent un recul. Qu’il soit important pour les baignoires équipées et les cabines hydro n’a rien d’étonnant. Que le mobilier baisse de 4,2 % en valeur l’est un peu plus : avec la quasi disparition du lavabo sur colonne, on pouvait s’attendre à mieux. En comparaison, le mobilier de cuisine affiche « encore » en 2015 une croissance de près de 4 %, dans un marché du meuble dont la progression globale aura été de 2,4 %.
Cette évolution en sens contraire s’explique pour une part par la structure de distribution (ce qu’explique très bien l’IPEA), mais aussi par ce que nous soulignons ici : des perceptions différentes.
*Données IPEA et L’Année du Bain (Concept Bain).
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