Ce n’est pas une révélation : la distribution des produits sanitaires compte sept circuits (professionnels et GP), et le dernier en date, l’e-commerce, renforce brutalement la vision parcellaire de la salle de bains.
Cantonnés au départ aux produits peu pondéreux, les achats sur Internet ont gagné leur quasi totalité. Les sites marchands accroissent et consolident leurs parts de marché au moyen du prix (le plus bas) et de la logistique. Non seulement leur stratégie et leur rôle implicite de comparateurs de prix entretiennent un climat déflationniste, mais leur offre, déterminée par le mode de recherche, fonctionne par produits (et même composants), mais jamais par “ensemble de produits“.
Certes, il existe des sites suggérant des conceptions décoratives globales, mais ce qu’ils présentent est le plus souvent très éloigné de ce qui proposé sur les sites marchands. On retrouve là l’écart classique entre les “images” de la presse déco et la réalité du marché. Néanmoins, ces suggestions “globales” seront transformées par les consommateurs en “zones de rénovation” recalibrées à la modestie des budgets.
On peut espérer une amélioration de la conjoncture immobilière : en 2015, les ventes de logements neufs ont progressé de 13,6 % et les transactions dans l’ancien de plus de 14 %. Le mouvement devrait se poursuivre cette année, grâce à la faiblesse des taux, mais si cela sera positif pour les volumes, le gain sur les valeurs sera nul. On peut espérer mais il ne faut pas rêver.
D’une part, les ajustements se feront par les prix, avec la montée en puissance du e-commerce ; d’autre part, dans un climat social anxiogène, avec une pression fiscale à son maximum (il a été relevé des augmentations de 30 à 70 % pour des taxes foncières et locales !), nous obtenons des anticipations inverses de celles qui sont observées en période d’inflation, soit une épargne « anticipatrice », qui favorise les reports de projets et limite les décisions aux urgences.
Il existe cependant, en dehors des incitations financières qui pourraient être mises en place (les cibles ne manquent pas), un soutien majeur représenté par l’inscription de la salle de bain dans l’univers du bien-être. Ce mouvement date déjà de quelques années, mais les liens n’ont jamais été aussi nombreux. Ce bien-être n’est pas seulement une idée neuve (moins immatérielle que celle du bonheur), mais également un vaste marché en forte croissance. En y étant étroitement reliée, la salle de bains détient une des conditions majeures pour devenir pleinement une pièce à vivre.
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