A l’heure du coronavirus et des légionelles, la robinetterie électronique voit ses ventes monter en flèche. Mais attention, tous les mitigeurs sans contact ne sont pas adaptés à tous les lieux, publics en particulier, et leurs performances, notamment en termes d’économies d’eau, varient notablement d’un modèle à l’autre.
Une bonne hygiène des mains passe, dans les sanitaires publics, par des robinetteries électroniques, voire temporisées dans la mesure où, avec ces dernières, on ne touche pas le robinet après que les mains aient été lavées. Toutes deux sont efficaces du point de vue des économies d’eau – à condition de faire le bon choix –, mais seule la robinetterie électronique permet d’assurer l’hygiène des canalisations grâce à des rinçages périodiques programmés.
Economies d’eau : robinets temporisés ou électroniques
Le robinet temporisé est parfait pour réaliser des économies d’eau, limitant à la fois la durée de l’écoulement (7 secondes en général) et le débit d’eau (3 litres/min réglables à 1,5 litres/min pour les plus efficaces). Durant les trois étapes d’un cycle de lavage des mains – mouillage, savonnage, rinçage –, qui dure normalement 32 secondes, la consommation d’eau, de 3 à 6 litres avec un mitigeur classique, n’est plus que de 0,7 litre avec un robinet temporisé performant, soit une réduction de 85 %. De plus, celui-ci est peu couteux, costaud, efficace et pratiquement sans contrainte, donc à privilégier dans les sanitaires à risque de vandalisme (établissements scolaires, aires d’autoroute…).
L’électronique, l’hygiène en plus des économies d’eau
Avec un robinet électronique, on peut espérer 5 % d’économies d’eau supplémentaires, obtenus grâce à l’arrêt de l’écoulement dès que les mains sortent du champ de détection du capteur. Evidemment, il faut que le mitigeur électronique choisi affiche un débit similaire et non supérieur à celui du robinet temporisé. Ces 5 % supplémentaires, aussi précieux soient-ils, ne justifient pas toujours le surcoût lié à l’électronique. Mais l’hygiène, oui. Celle des mains, mais aussi celle des réseaux, obtenue grâce au rinçage périodique des canalisations, qui évite la stagnation de l’eau, donc les proliférations bactériennes.
Bien choisir son robinet électronique
La sélection d’un robinet électronique dépend du lieu auquel il est destiné, plus ou moins fréquenté. Dans un hôtel par exemple, le nombre de cycles de lavage quotidiens se compte en dizaines, alors que dans un aéroport, ce sont plusieurs milliers d’utilisateurs qui se pressent chaque jour devant les lavabos. Dans les lieux publics à usage intermittent, stades par exemple, les rinçages périodiques sont nécessaires, tandis que dans les établissements hospitaliers, la protection contre les bactéries implique des robinetteries spécifiques (alimentations résistant aux chocs thermiques et chimiques, manette de commande adaptée au coude…). Le design compte également, qui participe aussi à l’hygiène selon les formes du mitigeur, plus ou moins arrondies pour faciliter l’entretien et éviter les recoins propices aux développements bactériens, et assure l’adaptation de la robinetterie à la vasque, à ne pas négliger si l’on veut empêcher les éclaboussures. La simplicité de pose est aussi à prendre en compte.
Si l’on cherche un robinet destiné à des sanitaires plutôt fréquentés, et qui coche toutes les cases (économies d’eau, hygiène des mains et des circuits d’eau, facilité de pose, résistance à l’usage…), il est recommandé de s’équiper chez un spécialiste des collectivités, Delabie et Presto par exemple. En revanche, si l’on équipe un hôtel ou des bureaux haut de gamme, on peut faire son choix chez un robinetier classique.
Les critères techniques de sélection d’un mitigeur électronique
Le type de robinet
A eau froide ou prémitigée, impliquant la présence d’un robinet thermostatique en amont sur le circuit, ou à deux voies, la température étant réglable par l’utilisateur.
Le mode de pose
Sur la plage du lavabo ou encastrée dans le mur avec, dans ce dernier cas, un style plus contemporain et une hygiène améliorée puisqu’on ne risque pas de toucher la vasque. La résistance de la finition est aussi importante, notamment dans certains lieux, par exemple l’hôtellerie, où les robinets peuvent être essuyés plusieurs fois par jour. A ce titre, on peut s’intéresser aux traitements de surface par PVD.
Le mode d’alimentation du robinet électronique
Alimenté par une pile (vérifier la durée de vie en utilisation normale, qui doit être de 3 ans au moins) insérée dans le corps du robinet (donc facilement accessible), voire auto-alimenté grâce à un générateur récupérant l’énergie de l’eau qui coule, ou encore raccordé au secteur avec un boîtier installé sous la vasque (installation à anticiper, afin d’encastrer le boîtier, ainsi mieux protégé).
Le débit du robinet
Il est important, variable de plus de 6 litres/min à moins de 2 litres/min, voire réglable dans une fourchette de 1,5 à 6 litres/min (en agissant sur la cartouche).
La technologie de détection
Le classique infrarouge a évolué, nettement moins sujet aux déclenchements intempestifs (reflets des miroirs ou des vasques brillantes, passage d’une personne habillée d’un gilet fluo…). Presto propose une cellule intelligente, qui apprend de son environnement lors de la mise en service et se paramètre automatiquement (intensité lumineuse, mouvements d’eau dans la vasque…). Chez Hansa, la détection est opto-électronique : la cellule est dotée de deux sensors, qui fonctionnent par triangulation, l’un captant l’obstacle – la main –, l’autre détectant le signal renvoyé, lequel déclenche l’écoulement.
Les possibilités et moyens de paramétrage des robinetteries
Adapter le débit d’eau, la durée d’écoulement, la périodicité des cycles de désinfection…, a de l’intérêt dans certaines collectivités. Soyez attentif au nombre de paramètres réglables, ainsi qu’au moyen d’effectuer ces réglages, plus ou moins pratique. Faut-il être armé de la notice d’emploi et obturer plus ou moins la cellule en comptant les secondes ? Est-il nécessaire de rappeler l’installateur, de prévoir un outil ou une télécommande (à acheter en plus) ? Les robinets les plus récents disposent d’une fonction Bluetooth et/ou peuvent être réglés par l’intermédiaire d’une application sur smartphone ou tablette (sécurisée), qui permet également un suivi des consommations et des cycles de fonctionnement, le déclenchement d’un rinçage forcé, l’édition et l’envoi de rapports ou de comptes rendus d’intervention… Pour les projets d’envergure, les fabricants proposent souvent des réglages personnalisés d’usine.
Le type de mousseur/aérateur ou de jet
Il a son importance en fonction du niveau d’hygiène requis. Le jet laminaire, qui n’introduit pas d’air dans l’eau, est conseillé dans le cadre de la lutte contre les légionelles. Un mousseur spécifique peut réduire le débit d’eau annoncé, un mousseur orientable contraindre le jet par rapport à la géométrie de la vasque.
Photos du haut : Tempomatic Mix 4 de Delabie (1,5 à 6 litres/min, régables par clé allen sur brise-jet, rinçages périodiques, usage intensif, sécurité antiblocage en écoulement) – Pura Vida de Hansgrohe (5 litres/min, convient aux chauffe-eau instantanés, ajustement du capteur infrarouge), Nova de Presto (3 ou 1,9 litres/min, infrarouge intelligent, piles intégrées, rinçages programmables, usage intensif, pose aisée…).
Photos du bas : HansaStela de Hansa (6 litres/min, rinçage automatique, paramètres réglables via Bluetooth, détection opto électronique) – Okyris de Porcher (4,7 ou 3 litres/min selon brise-jet antibactérien, rinçages programmables via télécommandes en option) – Bau Cosmopolitan E de Grohe (corps en polymère, 5,7 litres/min, programmes paramétrés, rinçage auto, réglages par télécommande en option, indicateur charge pile…).