Tout en saluant le plan antichute élaboré par l’Etat, cinq organisations professionnelles de fabricants, distributeurs et entreprises du bâtiment se sont fendues d’un communiqué pour exprimer leur étonnement de ne pas avoir été consultées pour son élaboration, regrettant qu’il n’ait été établi que sous un angle social.
L’afisb (les fabricants de la salle de bains), la Capeb (les artisans du bâtiment), la Fdme-Fnas (les négoces de matériel électrique et de sanitaire-chauffage), la Ffie (les intégrateurs électriciens) et l’Ignes (les industriels des solutions électriques et numériques) déplorent, dans communiqué commun, « de ne pas avoir été consultés et ce bien en amont de la sortie de cette campagne. » Si elles saluent l’initiative et l’objectif du plan antichute – réduction de 20 % des chutes de personnes âgées d’ici 2024 –, elles s’étonnent de ne pas participer à son élaboration : « Nous sommes intimement convaincus que c’est grâce à un travail en totale synergie entre les acteurs des secteurs du bâtiment et du médicosocial que le gouvernement pourra espérer atteindre ses objectifs chiffrés et, plus largement, réussir une réelle adaptation du logement des seniors. »
Un plan à la vue tronquée
Ce plan, « porté par le ministère de la Santé renseigne uniquement sur les possibilités de financement proposées par la sécurité sociale ou des aides locales », n’offrant aucune « vision globale des aides publiques existantes et notamment le crédit d’impôt autonomie. » S’il donne une estimation du coût des solutions, celle-ci est incomplète (fournitures et pose), et il n’alerte pas sur la qualité des solutions choisies, qui doivent « tenir leur promesse et [d’]assurer leur rôle préventif ou d’alerte le moment venu, et ce sur la durée. »
Le communiqué prend l’exemple d’un « chemin lumineux à 25 euros ». Quid de sa pérennité, de son impact sur l’environnement ou de son éventuelle dangerosité électrique ? Et combien de temps se passera-t-il avant qu’il ne se détache du mur pour devenir lui-même la cause d’une chute ? De la même manière, qu’en serait-il d’une barre d’appui dont le système de fixation serait défectueux ? Aussi simples soient-elles, ces solutions nécessitent « l’intervention de professionnels qualifiés en termes de prescription et d’installation. »
Les organisations se désolent également qu’aucune proposition plus globale d’adaptation de la salle de bains et des toilettes – WC suspendus, douche sécurisée en remplacement de la baignoire – ne soit évoquée.
Associer la Santé et le Bâtiment
Enfin, les cinq organisations émettent le souhait que les travaux à venir autour du dispositif MaPrimeAdapt’ associent les secteurs de la Santé et du Bâtiment, afin de garantir un parc de logements adaptés aux personnes âgées et de favoriser effectivement le bien vieillir à domicile.
Photo d’ouverture : iStockphoto, Sasirin Pamai.