A l’occasion de la cinquième édition du salon de l’Orcab, organisation des coopératives d’achat des artisans du bâtiment, son directeur général et son président ont fait le point sur leur groupement coopératif, « source de création de valeur et de sens. »
En 2023, le chiffre d’affaires cumulé d’Orcab a atteint 1,4 milliard d’euros, en croissance de +3 % par rapport à 2022 (à périmètre constant), dont 45 % sont liés à l’activité sanitaire-chauffage. Créé en 1990, ce groupement pas comme les autres réunit aujourd’hui 39 coopératives, des plus petites (50 adhérents et quelques salariés) aux plus grandes, telle VST (800 adhérents et 400 salariés) qui, ensemble, fédèrent plus de 9 200 entreprises artisanales. « On est petit, reconnaît Stéphane Windsor, directeur général d’Orcab, rappelant qu’il existe 600 000 entreprises artisanales en France, mais on a les bons. » De fait, le groupement a multiplié son chiffre d’affaires par deux en dix ans sans que le nombre d’artisans ait doublé.
Parmi ces 39 coopératives, 30 sont engagées sous la bannière Artisans Artipôle et ses quarante showrooms, qui sont autant de lieux permettant de faire monter en gamme le consommateur. Trois salles ont ouvert en 2023, à Poitiers (coopératives ACEM et VST), à Plérin (IMS) et à Avignon (Cooprovence). Deux sont attendues cette année, à Lorient et Quimper, associées à deux coopératives, qui réuniront les métiers du bois et de la salle de bains.
Des artisans qui décident pour des artisans
Etre adhérent d’une coopérative, donc l’un de ses actionnaires, c’est s’engager à la faire travailler, souligne Stéphane Windsor : les entreprises, qui bénéficient toutes des mêmes tarifs d’achat, se fournissent à 80 % dans leur coopérative. « Les artisans qui viennent pour le prix partent pour le prix. » Mais, « sur le global, on est bien placé », et ceux qui passent commande sur le site Internet gagneraient une journée de travail par semaine, grâce au service, aux prix fixes, au SAV… De plus, la solidarité est de mise entre adhérents (prêt de matériels ou de main-d’œuvre…) et le statut de coopérative fait que, si bénéfice il y a en fin d’exercice, il appartient aux actionnaires, donc aux artisans.
Cinquante artisans pour créer une coopérative
Les coopératives naissent de la volonté des artisans qui, localement, se regroupent (il faut être au moins cinquante), puis externalisent leur chaîne d’approvisionnement. Dix-huit mois à deux ans sont nécessaires pour faire aboutir les projets, accompagnés par Orcab « qui promeut un standard coopératif à même de faciliter la vie et l’essor économique d’artisans isolés », explique Joël Schoenher, président du groupement et artisan charpentier dans les Vosges. Deux nouvelles coopératives sont attendues en 2025, dans la Drôme et l’Ardèche.
Comment s’annonce 2024 ? A fin février, le groupement est à -1 %, sachant que les deux premiers mois de 2022 étaient exceptionnels. Orcab s’attend à une baisse de chiffre d’affaires, mais reste confiant dans le modèle coopératif. « Nos fondations sont sûres. Ça va secouer, mais notre force, c’est la solidarité, entre coopératives et entre artisans », conclut Stéphane Windsor.
Repères
♦ Orcab, créée en 1990, réunit 39 coopératives, qui emploient plus de 2 600 salariés. Les 9 200 entreprises actionnaires emploient 37 000 salariés (5 à 10 salariés par entreprise en moyenne), qui ont réalisé en 2023 un chiffre d’affaires de 1,4 milliard d’euros, dont 45 %, soit 610 millions d’euros, concernent l’activité sanitaire-chauffage-plomberie (seize coopératives). Orcab dispose de deux plateformes logistiques, à Rocheservière (85) et Fixin (21).
♦ Le salon Orcab a lieu tous les deux ans. En mars 2024, dans le parc des expositions entièrement privatisé de la Beaujoire à Nantes, il a réuni 490 fournisseurs sur les 650 référencés nationalement, et reçu près de 10 000 artisans.