Dans son étude 2022, l’Observatoire Cetelem décèle un consommateur adepte de l’économie circulaire via la revente, à la fois pour limiter son impact sur l’environnement et gagner de l’argent. Et ainsi pouvoir racheter.
L’économie circulaire n’est pas la décroissance. Selon l’étude annuelle de l’Observatoire Cetelem [1], le consommateur européen la pratique, l’associant à la préservation de l’environnement et à la création d’emploi. Plutôt bon citoyen, il applique d’ailleurs la règle des trois R, qui consiste à réduire (46 %), réutiliser (43 %) et recycler (65 %). Pour autant, la consommation reste pour lui un plaisir, auquel il n’est pas prêt de renoncer.
L’économie circulaire, mal connue mais bien aimée
25 % des consommateurs européens (28 % des Français) ont entendu parler de l’économie circulaire et savent de quoi elle retourne. Néanmoins, 81 % en ont une bonne image, qu’ils puissent ou pas la définir. A leurs yeux, elle permet de préserver l’environnement et les ressources naturelles (85 %), de proposer des produits et process de fabrication innovants (82 %) et de créer des emplois (75 %). Elle s’inscrit dans la durée (65 %) et inspire plutôt confiance (55 %), même s’il leur semble qu’elle coûte cher (65 %). Près des deux tiers des personnes pensent qu’elle est sous-développée dans leur pays.
Vendre plus pour gagner plus
En se tournant vers l’occasion, la seconde main…, les Européens ont avant tout le sentiment de gagner de l’argent, d’autant plus s’ils ont moins de 35 ans (80 %), voire de pouvoir acheter plus (44 %). Tous le font d’abord pour réaliser des économies (52 %) et protéger l’environnement (36 %), mais aussi pour consommer plus (29 %), se distinguer avec des objets différents (19 %) et arrondir leurs fins de mois (14 %). D’ailleurs, le bénéfice engrangé est plus souvent dépensé (48 %) que mis de côté (52 %), que ce soit pour se faire plaisir (29 %) ou satisfaire un besoin (71 %).
62 % des consommateurs sont aussi des vendeurs
Pas loin des deux tiers des personnes interrogées ont mis en vente un objet durant les douze derniers mois et 24 % plusieurs fois dans le mois, grâce au(x)quel(s) ils ont gagné en moyenne 67 euros en France, 115 euros au Royaume-Uni et 105 euros en Allemagne, mais seulement 55 euros en Espagne et 27 euros en Hongrie. Ce gain, qui est d’autant plus élevé que l’on est jeune – 42 euros en moyenne pour les 50-75 ans européens, 86 euros pour les 35-49 ans et 103 euros pour les 18-34 ans – est aussitôt dépensé pour se procurer d’autres produits, nécessaires (44 %) ou pas (10 %), ou bien épargné (36 %). Certains (10 %) ont même employé cet argent pour acheter et revendre immédiatement et plus cher, et faire ainsi des bénéfices.
Les européens vendent pour faire de la place chez eux (39 %), surtout les plus de 50 ans (46 %), et pour engranger des revenus supplémentaires (39 %), permettre à d’autres d’accéder à ces produits (24 %), faire une bonne action pour l’environnement (23 %), réactualiser d’anciens équipements (20 %) ou bien pour le fun (16 %).
Une économie pas seulement CtoC
Les produits de seconde main circulent entre particuliers (43 %), que ce soit via une plateforme, une brocante…, mais aussi par des enseignes (57 %). En réalité, tout dépend du caractère technique du produit. Plus il l’est (automobile, jeux vidéos, consoles, outils, smartphones…), plus le consommateur est enclin à passer par un revendeur. C’est une question de réassurance. Il veut une garantie.
Si le consommateur préfère posséder (75 %) plutôt qu’emprunter ou louer (25 %), il devient sensible à certains critères, notamment la réparabilité, désormais importante pour 86 % des Européens, ainsi que la durabilité (90 %). Il est également interpellé par les enseignes qui proposent de nouvelles manières de recycler, de réutiliser… (86 %), car cela témoigne d’un engagement envers l’environnement (82 %).
Le consommateur 2022 a plutôt le moral
Dans tous les pays d’Europe, 2021 est une année de forte croissance du PIB, en moyenne de +8,5 %, qui fait suite à une baisse de -4,6 % en 2020 par rapport à 2019. Le moral des consommateurs est en hausse, y compris en France, évalué à 5,5 (sur 10) au lieu de 4,4 l’année précédente. Les Français ont plutôt une image rassurante de leur propre situation, lui donnant la note de 6,3 soit un bonus de +0,4 %.
41 % des Européens (et 37 % des Français) projettent de consommer dans les douze prochains mois et 54 % (44 % des français) d’entamer leur épargne, dont on sait qu’elle a fortement progressé en 2020. Cependant, l’inquiétude concernant le pouvoir d’achat est là, 34 % des Européens (40 % des Français) estimant que celui-ci s’est réduit contre 45 % qui le qualifient de stable (46 %). 87 % des Européens (et autant de Français) jugent que les prix ont augmenté l’année dernière. L’inflation est donc palpable, d’autant que les dépenses contraintes ne cessent de croître.
[1] Etude réalisée par Harris Interactive du 5 au 19 novembre 2021 dans dix-sept pays européens : Allemagne, Autriche, Belgique, Bulgarie, Danemark, Espagne, France, Hongrie, Italie, Norvège, Pologne, Portugal, République tchèque, Roumanie, Royaume-Uni, Slovaquie et Suède. 15 800 personnes (3 000 en France, 800 dans les autres pays) ont été interrogées en ligne, âgées de 18 à 75 ans et issues d’échantillons nationaux représentatifs de chaque pays.