Poussé par le design et le développement des douches de tête, l’encastrement de la robinetterie n’est plus l’exception dans la douche. Il passe par un boîtier, qui simplifie la pose tout en garantissant l’étanchéité. Critères de choix.
Les solutions techniques destinées à simplifier et sécuriser l’encastrement des robinetteries de douche ou bain-douche sont aussi nombreuses que les fabricants qui les proposent. Chacune est associée à son lot de façades et de commandes. Mais il en va de la robinetterie comme du WC suspendu : sélectionner une façade – une plaque de commande – revient à sélectionner le boîtier – le bâti-support –, et vice versa. Il n’y a pas de compatibilité entre les marques et les solutions, voire entre certaines gammes d’un même fabricant. D’ailleurs, même lorsqu’elle est dite universelle, la box-boîtier ne l’est pas tout à fait. C’est par exemple le cas lorsqu’il s’agit d’alimenter des robinetteries à commande par boutons poussoirs, qui nécessite un modèle spécifique (photo : Easy Box, Ideal Standard, 73-92 mm, 2 voies, pattes de fixation à hauteur réglable 5-40 mm, entrées latérales, natte d’étanchéité, joints colmatés, découpes facilitées, supports de niveau, kit de purge, rallonge…, mais attention de ne pas inverser le sens de montage !).
De plus en plus souvent, les box-boîtiers sont vides, le moteur du mitigeur (ou bloc fonctionnel) étant alors associé à la façade. Elles sont donc raccordées, puis équipées. La commande et la façade peuvent être choisies au dernier moment, voire remplacées s’agissant d’une box déjà en place.
La profondeur d’encastrement n’est plus un critère
Si la profondeur d’encastrement (ou l’épaisseur du corps) est un critère important pour les professionnels, les fabricants, eux, ont tendance à en minimiser l’intérêt. Car les douches, en particulier lorsqu’elles sont haut de gamme, intègrent désormais des niches et des rangements, qui viennent prendre place dans l’épaisseur de la cloison. Réduire l’épaisseur de la cloison, derrière lesquelles circulent également les canalisations, n’a pas réellement d’intérêt. Plus que la profondeur, ce qui est important, c’est la tolérance d’encastrement, qui offre une marge supplémentaire, utile en cas de changement de revêtement ou autre modification. Attention, quand les fabricants indiquent une profondeur d’encastrement (laquelle est normalement inscrite sur la box), celle-ci est donnée mur fini (photo : Inox Universel, Hansgrohe : 80-106 mm, 2 voies, Bagues de réglage pour varier les profondeurs d”encastrement, inversion EC-EF, rallonges, supports de niveau, bloc de rinçage inclus, plus de 200 façades…).
Les points de fixation du boîtier d’encastrement
Les points de fixation doivent être variés, permettant une pose devant ou dans tous types de murs, des plus fins aux plus épais : cloisons sèches et ossatures métalliques, murs en parpaings, panneaux préfabriqués…
Les accessoires associés au boîtier
♦ Le gabarit de coupe est pratiquement toujours intégré car il sert de cache de pro- preté. Il convient de le respecter : aucun jeu n’est à prévoir par le carreleur, qui doit poser le revêtement contre le gabarit.
♦ La natte assure l’étanchéité entre la box et la plaque de plâtre, marouflée dans la colle, le carrelage étant posé dessus. Elle est normalement fournie, avec une découpe centrale adaptée, c’est-à-dire inférieure aux dimensions de la box. Elle n’empêche pas la réalisation d’un joint d’étanchéité entre le carrelage et la box.
♦ Les éléments de sécurité, notamment les filtres, clapets anti-retour, robinets d’arrêt (nécessaires dans l’hôtellerie, pour intervenir sur le robinet sans couper l’eau) font partie des accessoires qui sont, ou pas, fournis avec la box.
Le nombre de sorties du boîtier
Si les box disposent évidemment de deux entrées, elles peuvent compter deux ou trois sorties. Selon les fonctions à alimenter – par exemple une douchette à main et une douche de tête, soit deux fonctions ou trois si la douche de tête comporte deux jets –, il sera nécessaire ou pas de boucher la ou les sorties inutilisées. A l’inverse, lorsque la box dispose de moins de sorties que nécessaire, il faudra l’associer à une autre ou deux autres box, branchées en série ou en parallèle. Avec trois sorties, on couvre les 80/20 des installations soit, dans la douche, l’alimentation d’une douchette à main ; d’une douchette à main et d’une douche de tête ; d’une douchette à main et d’une douche de tête à deux jets. Et sur la baignoire, l’alimentation d’un bec bain, d’une douchette à main et d’une douche de tête.
Photo ci-contre et d’ouverture : SmartBox, Grohe : 75-105 mm, 3 voies, arrivées EC/EF par le bas, ajustement possible de la façade (6°), cartouche inversée, rallonges 25 ou 50 mm, vannes d’arrêt (option), façades minces nombreuses.
Précisons que les entrées sont situées soit sous la box, soit de part et d’autre de celle-ci, nécessitant alors le cintrage des alimentations, voire le croisement des canalisations dans le mur, en particulier si la box est peu profonde.
Les débits sont normalement donnés par les fabricants, débit total ou par sortie. C’est un critère de choix, d’autant plus si la douche est équipée en jets de toutes sortes. Toutefois, la tendance étant à la réduction des consommations d’eau, les débits des douches de tête comme des douchettes à main sont de plus en plus faibles. Bien entendu, les débits supposent une pression adaptée, un diamètre des alimentations correct et des pertes de charges raisonnables.
La notice d’installation
Il y a des box muettes, dont il est recommandé de ne pas perdre la notice de pose, et des box sur lesquelles le mode d’emploi est inscrit, afin d’accompagner l’installateur dans la pose : schéma de raccordement sur le capot ou de découpe du gabarit, position des canalisations EC et EF, mini niveau…
Si les façades rondes ont l’avantage d’éviter tout problème d’alignement avec le carrelage (et c’est pour cela qu’elles sont les plus vendues), elles ne plaisent pas à tout le monde ! Certaines box prévoient la possibilité d’effectuer, après l’installation de la façade, un réglage de quelques degrés, sans toujours avoir à effectuer un usinage des trous. Sachant qu’un degré correspond à un centimètre par mètre, cela permet de rattraper un éventuel décalage des lignes.
Rattraper les erreurs de pose
Deux problèmes surviennent régulièrement, que certains fabricants permettent de résoudre sans casser.
♦ Le premier est l’encastrement trop important de la box, qui résulte d’une erreur de pose, d’un carrelage qui a changé, de la pose d’une double épaisseur de parement… Si la box est trop encastrée, la façade ne peut être fixée. Certains fabricants mettent des rallonges à disposition.
♦ Le deuxième problème est l’inversion des alimentations EC et EF (la bonne pratique étant le Chaud à gauche et le Froid à droite, ce qui est indiqué sur certaines box). Une inversion qui ne pardonne pas avec un mitigeur thermostatique. Les fabricants proposent soit de remplacer la cartouche par un modèle inversé ou d’in- verser le corps du robinet, sans oublier de changer la rosace. En l’absence de solutions disponibles chez le fabricant, il faut casser ! Attention au rinçage de la box, une fois la mise en œuvre terminée ! Il est indispensable pour éviter que les filtres ne soient immédiatement bouchés ! Certaines box le facilitent, grâce à un corps et des bouchons que l’installateur peut utiliser à l’envi (photo : Tempomix 3, Delabie, installation sur ossature métallique, mur porteur ou panneau, profondeur jusqu’à 120 mm, collerette avec joint d’étanchéité intégré, accès par l’avant, déclenchement souple, garantie 10 ans.
L’aspect décoratif : le nombre de façades adaptées au boîtier d’encastrement
Plus le boîtier est associé à un grand nombre de façades (design, longueur et largeur, diamètre, épaisseur), plus il est aisé, pour l’installateur, de contenter ses clients sans avoir à passer d’un fabricant à l’autre ni changer ses habitudes de pose. De même concernant les typologies de commande. La tendance est à proposer des kits intégrant, sous une même référence, l’ensemble des composants visibles et invisibles, du boîtier ou corps d’encastrement aux éléments.