C’est à l’occasion de son colloque annuel que l’Ipea a dévoilé ses prévisions concernant l’évolution du marché du meuble en 2024, dont celui de salle de bains. Le recul est conséquent, qui devrait se maintenir en 2025.
Le marché du meuble est en crise : il va, selon l’Ipea [1], terminer l’année 2024 en baisse de -4 à -6 % en valeur, qui font suite aux -5 % de l’année précédente. Par rapport à 2019, le cumul reste positif, à +2,3 %, mais on ne saurait se réjouir, étant donné les hausses de tarifs apparues durant les années post-crise sanitaire. Les ventes de mobilier de salle de bains vont, elles, terminer 2024 entre -6 et -9 % par rapport à l’année précédente.
On s’en doute, le marché du meuble n’est pas le seul à se dégrader : le bricolage ne va pas mieux, dont la chute s’est accélérée, prévient l’Ipea, mesurée à -5,1 % en valeur sur les dix premiers mois. Il est vrai que ces deux marchés sont très dépendants de celui de l’immobilier, que ce soit le neuf, dont les mises en chantier, mesurées à 259 000 en 2024, sont inférieures à celles des années 1990 ; ou l’ancien, avec des transactions annuelles qui sont passées sous le seuil des 800 000 après avoir dépassé 1 200 000 en 2021.
Tous les circuits de distribution sont impactés, mais les grandes surfaces de bricolage plus que les autres, dont la part de marché va se réduire de -7 à -10 %. De même pour l’e-commerce, qui perd entre -6 et -9 %.
Pour 2025, l’Ipea anticipe une stabilisation de la baisse : les consommateurs, toujours inquiets pour l’avenir, préfèrent épargner plutôt que de faire de grosses dépenses, mais la décrue perd de la vitesse dans l’immobilier. Et si la tendance n’est guère favorable au marché de l’équipement de la maison, l’Institut note que le pouvoir d’achat des consommateurs se redresse légèrement, que la baisse des ventes de cuisine ralentit et que les performances des spécialistes de l’ameublement milieu et haut de gamme sont meilleures depuis la rentrée de septembre.
Dans ce contexte, l’Ipea prévoit, pour l’année à venir, un marché à -4 % pour le meuble en général et à -5 % pour celui de salle de bains.
[1] Les données de conjoncture publiées par l’Ipea, Institut de la Maison, s’appuie sur les déclaratifs mensuels des enseignes de son panel (65 % de la valeur du marché), complétés par des déclaratifs de magasins indépendants et des enquêtes menées tout au long de l’année auprès de 10 000 ménages acheteurs de meubles.