Le groupe Kramer, devenu le dernier – et jeune – ensemblier français de la salle de bains, dévoile sa stratégie de marques. Ainsi, explique Manuel Rodriguez, son président, au côté de Horus, inscrite dans le segment haut de gamme et luxe du marché, existe Kramer qui, en plus de la robinetterie, intègre désormais la céramique sanitaire, et bientôt plus encore.
Sdbpro – Vous revendiquez le statut d’ensemblier français de la salle de bains. Mais français jusqu’à quel point ?
Manuel Rodriguez – Kramer revendique le statut « fabriqué en France » de sa robinetterie, au sens douanier et légal du terme. Nous concevons et assemblons 600 000 pièces par an – avec une capacité d’un million –, dont la fonderie et le traitement de surface sont effectués dans les usines de notre partenaire historique WTS, en Italie. Mais Horus, qui assemble, elle, ses collections dont toutes les étapes de fabrication sont réalisées dans l’Hexagone, est une Entreprise du Patrimoine Vivant (EPV). Tout comme le sera bientôt notre usine de céramique sanitaire de Damparis, dans le Jura, la Jurassienne de Céramique Française. Donc, 100 % des produits commercialisés aujourd’hui par le groupe Kramer sont made in France, une spécificité que nous cultivons au point d’envisager de l’inscrire dans nos statuts, ce qui ferait de nous une entreprise à mission.
L’intérêt de la distribution pour le made in France est-il bien réel ?
Manuel Rodriguez – Oui, et nous le voyons avec les MDD que nous fabriquons pour la distribution professionnelle. La fabrication française constitue un axe fort de leur stratégie RSE (Responsabilité Sociétale des Entreprises). Le négoce est à la pointe de tout ça, de plus en plus enclin à aller chercher du vrai made in France, des produits réellement éco-responsables, dont la valeur ajoutée a d’ailleurs tendance à augmenter. Grâce aux MDD et aux volumes, à la technicité qu’elles nous ont permis d’acquérir, nous pouvons développer nos marques, en particulier Kramer, qui intéresse aussi la distribution professionnelle parce que les produits sont fabriqués en France, y compris la céramique sanitaire que nous intégrons au catalogue.
Kramer n’est donc plus seulement une marque de robinetterie, mais englobe la céramique sanitaire ?
Manuel Rodriguez – Oui. Le groupe Kramer possède deux marques, Horus et Kramer, qui vont toutes deux commercialiser l’ensemble des produits que nous fabriquons, chacune dans leur niveau de gamme, complémentaires. Haut de gamme et luxe pour Horus, dont la céramique, venue d’Angleterre jusqu’à présent, est progressivement ramenée dans l’usine de la Jurassienne. A ses deux séries rétro, Julia et Victoria, redessinées, seront bientôt ajoutées des collections au design contemporain, qui compléteront l’offre de robinetteries.
Et pour la marque Kramer, c’est le moyen de gamme du marché, destiné aux artisans et aux entreprises générales comme au particulier, qui aura accès à des produits de qualité professionnelle que nos packaging en carton recyclé imprimé en noir suggèrent avec force. Le catalogue Kramer est destiné à s’étoffer avec, par exemple, l’arrivée des bâti-supports (mais pas seulement), et sera porté par une distribution multicanal. Les moyens sont mis sur la table, pour développer, communiquer, aller à la rencontre de nos clients et futurs clients…
Que pèse aujourd’hui la marque Kramer au sein du groupe ?
Manuel Rodriguez – Sans compter la céramique sanitaire, dont la commercialisation démarre tout juste, nos deux marques, Kramer et Horus, pèsent aujourd’hui 40 % de notre chiffre d’affaires et les MDD 60 %. C’est un bon équilibre, mais les deux environnements, celui des marques et celui des MDD, ne sont pas opposés, encore une fois. Nous avons des projets en MDD et sous nos marques, avec lesquelles nous allons déployer notre stratégie d’ensemblier de la salle de bains.