+1,4 % en valeur et -7 % en volume : en 2022, le marché de la salle de bains n’a pas été épargné. Néanmoins, grâce à une année 2021 historique, la tendance est encore bonne par rapport à 2019, avec +10 % en valeur et +4 % en volume. Donc, restons positif, même si 2023 a plutôt mal démarré…
Franchissant la barre symbolique des 2 milliards d’euros – 2,011 milliards pour être précis (hors accessoires, miroirs, plomberie et revêtements de sol) –, le marché de la salle de bains progresse en 2022 de +1,4 % en valeur, mais se rétracte de -7 % en volume, selon l’étude annuelle réalisée par Add Power pour l’Afisb. Outre la hausse des prix des produits, trois facteurs sont mis en avant, qui sont d’ailleurs en train de miner l’année 2023 : le recul des transactions dans l’immobilier ancien (depuis le troisième trimestre 2021), la baisse des mises en chantier de logements neufs et le moral en berne des ménages français.
En 2022, les marques progressent en GSB et les MDD dans le négoce
L’étude montre un maintien de la part de marché du négoce en 2022, qui réalise 67 % des ventes (+9 % par rapport à 2019). Le commerce en ligne (pure players) gagne du terrain, réalisant 4 % du marché contre 3 % en 2021 (avec une croissance de +79 % par rapport à 2019).
Autre observation intéressante : si les MDD progressent dans la distribution professionnelle, en particulier pour le meuble, les receveurs et les parois de douche, l’inverse a lieu dans les circuits grand public, où les marques nationales ont tendance à gagner du terrain. Elles représentent, tous réseaux confondus, une part de marché de 29 %, inchangée depuis 2020, et un chiffre d’affaires de 589 millions d’euros, en hausse de +2/+12 % par rapport à 2021/2019.
La céramique en 2022 : même les ventes de WC baissent
Quasi stable en valeur, à 414 millions d’euros (-0,4 % par rapport à 2021), la céramique recule notablement en volume, avec 7,1 millions de pièces (-9 %), y compris par rapport à 2019 avec une croissance de +6 % en valeur mais de -5 % en volume.
Sans surprise, les cuvettes pèsent 46 %, en valeur, de cette famille de produits, et si l’on leur ajoute les bâti-supports (31 %), on arrive à 77 %. Les packs WC sur pied ne sont pas loin d’atteindre les 3 millions de pièces, contre 500 000 pour les packs cuvettes suspendues. En valeur, tous les produits WC sont en recul (-2/+6 % par rapport à 2021/2019) – à l’exception des bâti-supports (+5 % par rapport à 2021) – mais en volume, c’est un décrochage, notamment en comparaison avec 2019 (-9 %). Notons encore que les cuvettes sur pied représentent encore 70 % des ventes de WC et que les lavabos et vasques comptent pour 11 % de la valeur du marché de la céramique, soit environ 45 millions d’euros.
Le négoce pèse près des trois quarts des ventes en valeur (soit -2/+3 % par rapport 2021/2019), avec une majorité de marques nationales (81 %). Le réseau grand public, qui distribue surtout des produits sous MDD et en no name (60 %), affiche, lui, une croissance de +6/+12 % par rapport à 2021/2019. Enfin, sur cette catégorie de produits, la vente en ligne est en hausse de +20/+200 % par rapport à 2021/2019.
La robinetterie en 2022 : le marché entre en résistance
Le premier marché de la salle de bains, qui concentre 34 % des ventes – 674 millions d’euros et 14 millions de pièces – a plutôt mieux résisté que les autres. Il est en croissance de +2 % en valeur par rapport à 2021 (+13 % comparé à 2019) avec un recul en volume de -5 % (+9 % vs 2019). Seules les parois de douche font mieux.
La robinetterie d’évier représente 16 % des volumes, les mélangeurs, désormais cantonnés au haut de gamme, 0,4 %, les mitigeurs 39 % (25 % en valeur), les thermostatiques seuls 10 %, les colonnes de douche 13 % (en léger recul par rapport à 2021, avec un probable glissement vers les barres de douche, du fait de la hausse des prix) et les équipements de douche 21 % (flexibles, douchettes, encastré…).
La douche en 2022 : des résultats contrastés selon les produits
Les parois de douche : le marché tient bon
Le chiffre d’affaires des parois de douche (et pare-bains), qui s’élève à 370 millions d’euros, augmente de +6 % en 2022 (+18 % comparé à 2019) et, avec 2 millions de pièces vendues, les volumes reculent légèrement, de -2 % (+10 % vs 2019) : l’inflation a tout de même fait son œuvre.
Les parois fixes représentent 27/33 % du marché en volume/valeur, les pare-bains 20/11 % et les portes 53/56 %, dont 16 % (en volume) sont coulissantes, 20 % pivotantes et 17 % pliantes.
Dans le négoce, les MDD progressent plus vite que les marques nationales, notamment en valeur, mais décrochent en volume en GSB.
Les receveurs : -12 % en volume par rapport à 2019
159 millions d’euros, un million de pièces et une décroissance de -5/-12 % en volume par rapport à 2021/2019. Etonnant, notamment si l’on considère les ventes de parois. Serait-ce lié aux difficultés d’approvisionnement, qui auraient incité les installateurs à se tourner vers les douches maçonnées ?
Quoi qu’il en soit, les matériaux de synthèse gagnant des parts de marché (ils représentent 49 % des ventes en volume, contre 46 % pour la céramique, 5 % pour l’acrylique et 0,3 % pour les autres matériaux), la baisse en valeur est moindre, de -5/-4 % comparé à 2021/2019.
A noter, la part de marché du négoce, qui réalise un tiers des volumes dans cette famille de produits, est stable. Celui-ci écoule 82 % des volumes des marques nationales, lesquelles sont néanmoins de plus en plus représentées en GSB, où elles pèsent 70% de la valeur.
Les cabines : le déclin est à venir
En 2022, les effets du dispositif Action Logement ont perduré, tant en volume qu’en valeur (-2% par rapport à 2021 et +36% à 2019), avec des ventes établies à 43 millions d’euros et 80 000 pièces. Mais compte tenu des ventes du deuxième semestre 2022 et du premier trimestre 2023, une forte dégradation des volumes et du prix moyen est anticipée.
Les baignoires en 2022 : la chute est sévère
La baignoire balnéo replonge en 2022 (-22 % comparé à 2021), passant sous la barre des 7 000 pièces écoulées (dont 84 % de systèmes mixtes), mais elle progresse en valeur (+10 % par rapport à 2019), du fait de l’inflation, d’un mix produits plus favorable et d’une meilleure représentation dans le négoce.
Concernant la baignoire nue, le marché augmente en valeur depuis 2019 (+5 %), mais rétrograde sévèrement en volume, notamment dans le négoce. Sur les 500 000 pièces vendues en 2022 – en recul de -20/-14 % par rapport à 2021/2019 –, l’acrylique représente 68 % des volumes, contre 8 % pour les autres matériaux de synthèse, et 24 % pour l’acier et la fonte.
92 % du marché de la baignoire (en valeur) est réalisé par les marques nationales.
Le meuble de salle de bains : majoritairement vendu par la grande distribution
Evalué à 286 millions d’euros (+2/+6 % vs 2021/2019), le mobilier de salle de bains est vendu avant tout par la grande distribution (54 % du marché), qui progresse encore en 2022 (+9 %/+4 % par rapport à 2021/2019). Avec 45 % de parts de marché, le réseau professionnel cède du terrain (-5 % comparé à 2021). Dans cette famille de produits, le commerce en ligne représente 2 % des ventes, en progression de +12 %. 68 % des meubles commercialisés sont montés.
Si le réseau professionnel distribue essentiellement des marques de fabricants (87%), celles-ci reculent néanmoins, de -11% par rapport à 2021, alors que les MDD progressent de +51 %. A l’inverse, dans le circuit grand public, qui vend 74 % de MDD et de no name, ces dernières progressent de +6 % par rapport à 2021 et les marques de fabricants de +11 %…