+0,5 % en valeur : tous produits confondus, le marché de la salle de bains n’a pas varié en 2018, en tous cas hors inflation. Toutefois, cette décélération contenue cache, on s’en doute, de grandes disparités.
+2,6 % en 2016, +1,2 % en 2017 et +0,5 % en 2018 : selon les chiffres collectés cette année par GMV Conseil Marketing pour l’Afisb, Association française des industriels de la salle de bains, le marché de la salle de bains, tous circuits de distribution confondus, voit sa croissance se réduire depuis trois ans, du fait du ralentissement de la construction neuve et d’un secteur de la rénovation à la traîne (+1,5 % selon la Fnas au lieu de +2,7 % en 2017). En 2018, il a connu une évolution en dents de scie, avec un démarrage plutôt bon, suivi d’un décrochage à mi-course et d’une fin d’année plutôt positive.
Le chiffre d’affaires global de la salle de bains est évalué 1,62 milliard d’euros (HT fabricants).
La céramique sanitaire s’en sort (+1,9 % en valeur), grâce aux cuvettes WC et aux vasques à poser, ainsi que la robinetterie (+1,4 %), les receveurs de douche (+4,1 %) et les bâti-supports (+9,7 %), dont le marché est loin d’être mature. Mais ce n’est pas le cas de la baignoire, qui recule notablement (-5,8 %). Ne nous attardons pas sur la balnéo (-17,6 %), dont la filière s’est détournée depuis plusieurs années, notons plutôt que le meuble fait aussi une mauvaise année (-2,5 %), du moins du point de vue de l’Afisb.
La vision de la Fnas
Côté Fnas, l’analyse structurelle des achats de produits sanitaires, qui s’élèvent à 1 219 372 557 euros, montre une décroissance de -0,1 % en 2018 par rapport à 2017, après une progression de +2,7 % en 2017 par rapport à 2016. Cette évolution est en opposition avec le montant global des achats du négoce sanitaire-chauffage-plomberie (>3,9 milliards d’euros HT, en hausse de +3,3 %) et de son chiffre d’affaires (+1,2 %). C’est le signe, explique la Fnas, d’« une volonté de déstockage des grossistes, au-delà de tout effet de prix », sauf pour la robinetterie, dont les achats et les sorties connaissent la même évolution (+0,6 %). Si l’on considère chaque famille de produits, les mêmes tendances sont observées entre l’Afisb et la Fnas (sauf le mobilier, en hausse de +3 % côté Fnas). La robinetterie et la céramique concentrent 60 % des achats de l’activité sanitaire de la Fnas, mais ne pèsent « que » 47 % du marché de la salle de bains.
Des nouveaux produits à l’étude
Deux nouvelles familles de produits sont entrées cette année dans le panel de l’Afisb : les colonnes de douche (robinetterie) et les panneaux d’habillage muraux. La famille des receveurs de douche, étudiées depuis deux ans déjà, est désormais scindée en trois matériaux : céramique (comptée à la fois à la ligne Céramique et à la ligne Receveurs), acrylique et autres matériaux (synthèse et acier). Quant aux parois de douche, la distinction est désormais faite entre les parois classiques et les parois walk’in.
Des perspectives 2019 a priori bien orientées
Selon la Fnas, le premier semestre est bon (+3,3 % au 31 mars). Mais une décélération devrait se produire bientôt, liée à la baisse des mises en chantier intervenue mi-2018. La baisse sur le segment chantier est estimée par la fédération à -4,5 %. Mais la rénovation devrait être positive (+0,5 %), grâce à plusieurs initiatives des pouvoirs publics : relance de l’Anru, programme Cœur de ville (réhabilitation des centres-villes), dispositif fiscal Denormandie (pour la rénovation du locatif ancien), aide à l’adaptation des logements des retraités à revenus modestes (jusqu’à 5 000 euros par foyer, dont le nombre est estimé à deux cents mille, pour la pose d’une douche, d’un lavabo PMR et d’un WC rehaussé).
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