Par rapport à d’autres secteurs de la maison, notamment celui du meuble, le marché du bricolage a plutôt bien résisté en 2013. Selon Unibal, qui fédère les industriels du Bricolage, du Jardinage et de l’Aménagement du logement, après un premier semestre catastrophique, le marché s’est redressé en juillet et a terminé l’année à 24,48 milliards d’euros (TTC) contre 24,5 milliards en 2012, rayon jardin compris (22,18 milliards contre 22,21 l’année précédente, hors rayon jardin). Stable en euros courants, le marché régresse toutefois en euros constants, de 0,9 %, subissant, comme tous les secteurs liés à la construction, le contre-coup de la réduction des mises en chantier. Si le négoce résiste bien, avec une part de marché de près de 17 %, celle de la GSA continue de régresser, tandis que, dans le canal GSB, quatre grands groupes réalisent 92 % du marché. Une telle concentration, qui va sans doute se renforcer encore – Kingfischer est en pourparler avec Mr Bricolage – ne pèse-t-elle pas sur les industriels ? Gilles Caille, président sortant d’Unibal, tempère :
Oui, la pression est forte sur les industriels, mais plus que jamais, la distribution recherche la différenciation. C’est une possibilité pour l’industriel. Travailler enseigne par enseigne permet d’éviter des lendemains difficiles.
En 2013, les surfaces de vente des GSB se sont accrues de 407000 m². Le marché est-il capable de les absorber ? Non seulement il en est capable, répond Frédéric Sambourg, président de la Fédération des Magasins de Bricolage et de l’aménagement de la maison (FMB), mais c’est à ces m² supplémentaires qu’il doit (une part de) son salut :
Dans notre métier, les ventes par internet restent minimes. C’est pourquoi, le consommateur doit se trouver à moins de 20 km d’une surface de vente. Dans l’électroménager, il va voir en magasin et achète sur internet ; en bricolage, c’est l’inverse : il se renseigne sur internet et achète en magasin, parce qu’il a besoin de conseils. Les vendeurs restent très présents en magasin.
Unibal indique également une stagnation de l’import, notamment de Chine, et une relocalisation des approvisionnements en Europe de l’est (Balkans, Pologne…).
En ce début d’année 2014, les chiffres sont plutôt orientés à la hausse : sur 12 mois glissant, le marché était, à la fin mai, en croissance de 2,5 % tant en volume qu’en valeur (à m² constants). Pour autant, il reste fragile et très changeant, passant de +7 % en mars à -0,3 % en mai.
[box type=”success” align=”alignleft” ] [dropcap]U[/dropcap]nibal et la FMB annoncent une mise à jour du code de bonne conduite des pratiques commerciales en vigueur depuis 1993. Selon Gilles Caille, « L’idée est de montrer que l’on peut travailler en filière, et avancer ensemble. » Les modifications portent essentiellement sur les délais de déréférencement, désormais liés au chiffre d’affaires concerné par rapport au chiffre d’affaires global de l’industriel, et à l’ancienneté de la relation commerciale, avec un préavis minimum de trois mois et maximum d’un an, y compris pour les MDD. Cette mise à jour concerne également les livraisons, les délais et modalités de règlement, le taux de service et la question du développement durable et de la sécurité des produits.[/box]