À la fois indépendant du marché de la piscine et lié à lui, celui du spa bénéficie d’une croissance modeste mais régulière, portée par le secteur en croissance du « bien-être ». Ce marché peut ainsi paraître d’accès facile, mais c’est loin d’être le cas.
Il y a spa et spa. Le terme, qui concerne ici un produit d’hydromassage, définit également un concept de soins multisensoriels de relaxation/beauté, dérivé des instituts du même nom et présent dans les grandes villes et les hôtels de luxe. Ce double sens conduit les spas d’hôtels, par exemple, à utiliser le mot jacuzzi quand ils sont équipés d’un spa physique, terme dont l’image sémantique est correcte mais dont l’emploi est impropre puisqu’il désigne une entreprise et une marque. D’autre part, le spa dédié à l’hydromassage fonctionne comme une piscine et non comme une baignoire balnéo. C’est un produit lourd, qui est dit portable dans la mesure où il n’est pas intégré et solidaire d’une piscine en dur. Il peut ainsi être récupéré et réinstallé lors d’un changement de résidence.
Le spa : un produit très technique
Fonctionnant comme une piscine, le spa se caractérise par un skimmer, associé à des cartouches filtrantes, qui assume le débord de l’eau pour la recycler et la relancer sous pression dans les jets. Cette pression est assurée par un mélange variable d’eau et d’air, au moyen de pompes et d’une turbine. Un système contribue à la clarification et la purification de l’eau, ainsi qu’à son réchauffement.
Cette machinerie est dissimulée sous la coque du spa (ainsi que l’isolation thermique et la structure de maintien), par un revêtement nommé jupe, généralement en bois. L’ensemble de ces équipements produit un bain massant, toujours disponible, à température constante.
Extérieurement, la cuve du spa, le plus souvent moulée dans une plaque d’acrylique renforcée, fait apparaître plusieurs sièges de type baquet, équipés de plusieurs buses de massage et conçus selon des critères ergonomiques rigoureux. Chaque siège procure un massage spécifique, différencié ; une banquette autorisant une position allongée vient compléter les sièges. Tous ces emplacements ont pour finalité un massage total du corps, avec le maximum de précision anatomique. Ainsi, lorsque l’on parle d’un spa de 6 places (5 sièges + une banquette), cela signifie moins que 6 personnes peuvent s’y installer que l’opportunité offerte d’un parcours de 6 massages différenciés et complémentaires.
Un marché difficile d’accès
Le marché est moins accessible qu’il n’y paraît et la clientèle, informée, devient exigeante. Il faut répondre à ses demandes en matière de fabrication (pour l’ensemble des composants), de qualité de massage (ce qui implique la possibilité d’essayer les modèles en eau), d’hygiène et d’entretien, de dépense énergétique, d’installation, de garantie et de maintenance. Aborder le marché en étant faible ou nul sur un de ces critères est risqué.
Le marché, quant à lui, bénéficie d’un créneau porteur : le bien-être, susceptible de compenser un contexte économique défavorable. Ce dernier devrait en effet être neutralisé (en partie) par la motivation « alternative à la piscine ».
Logiquement, la croissance annuelle devrait être maintenue, avec une montée en gamme et une petite amélioration du prix moyen. Les paramètres négatifs, tels que la faiblesse des mises en chantier de maisons individuelles, et la situation fortement dégradée des transactions de résidences secondaires, pourraient ainsi être compensés.
Cette enquête (voir ci-dessous) a été réalisée au cours du premier semestre 2015, par Pierre Main.
Photo : Villeroy & Boch.
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