Adaptés aux tubes multicouches et en PER, moins souvent en cuivre, les kits de fixation facilitent la pose des robinetteries murales apparentes — en particulier de douche – sur les cloisons légères, permettant de gagner du temps. Mais qu’est-ce qui les différencie ?
Les kits de fixation des robinetteries murales – qui n’existent qu’en France, pays du BA13 et des cloisons légères – facilitent leur pose et assurent un gain de temps notable. Lorsque l’on ne peut pratiquer de saignées dans un mur ou que la cloison est creuse, il est toujours préférable de passer par une platine avec coudes, raccords et chevilles. Photo : plaque de sortie de cloison Comaplak de Comap, adaptée aux tubes PER.
Certains de ces kits, qui sont proposés par une petite dizaine de marques (Acome, Anquier, Comap, Rehau, Adrien Riquier, Ayor, Watts…), sont destinés aux tubes PER et cuivre, d’autres aux tubes multicouches. Avec les tubes PER et cuivre, tous les kits sont adaptés, indépendamment des fabricants des uns et des autres. Ce n’est pas le cas avec le multicouche.
Tube multicouche et platine de fixation : de la même marque !
Dans le cadre d’une alimentation en multicouche, aucun choix n’est possible. Car tubes et raccords forment un système et doivent être de la même marque, d’autant que les design des coudes et raccords ne sont pas compatibles en général. Mais si le fabricant du multicouche ne propose pas de kit de fixation ? Dans ce cas, on travaille à l’ancienne (en veillant à respecter l’entraxe de 150 mm et l’alignement le niveau des deux sorties). On peut aussi recourir à des supports démontables. Photo : la platine de fixation Bau Kit de Rehau a la particularité d’être compatible avec les tubes PER Rautherm et multicouches Rautherm Multi (uniquement Ø 16 et 20).
Attention avec le multicouche ! Un kit de fixation d’un mitigeur de douche n’est pas adapté à la robinetterie de baignoire, puisque celle-ci doit être alimentée, selon le DTU, avec un tube d’au moins 13 mm de diamètre intérieur, qui correspond à un diamètre 20 extérieur. Avec le PER, moins épais, le Ø16 extérieur équivaut à un Ø13 intérieur : il est donc a priori adapté. Notez que tous les fabricants ne proposent pas de kits de fixation pour le multicouche en diamètre 20 extérieur.
Un kit de fixation du robinet mural avec ou sans platine
La platine du kit de fixation de la robinetterie facilite la pose, définissant l’entraxe et la position de la scie cloche, et se fixe à l’aide de chevilles Molly. Elle est ensuite recouverte de mortier puis de carrelage ou d’une plaque de finition si la douche n’est pas carrelée. La platine peut être en laiton (Watts), en plastique (Ayor) ou en acier galvanisé…
Pourquoi choisir un kit sans platine ? En termes de budget, c’est à peu près équivalent. Sans platine, il n’y a pas de chevilles Molly – on gagne du temps –, mais il est nécessaire de mesurer l’entraxe à l’aide d’un gabarit, en général fourni (packaging). C’est une solution intermédiaire entre la pose à l’ancienne et la pose via une platine de fixation.
Une platine de fixation de la robinetterie sécable ou pas
Chez certains fabricants, chaque kit est dédié à une application (type de tube, diamètre…), d’où un grand nombre de références au catalogue. Chez d’autres, la platine est sécable, donc multicompatible. Photo : la platine Robifix de Watts, non sécable, existe en trois versions.
Les platines sécables sont adaptées à trois cas d’installation : robinetterie à entraxe 150 (deux arrivées d’eau), robinetterie à entraxe 50 (elles sont de plus en plus rares) ou entraxe 60 (chez Rehau notamment, pour des robinets d’équerre sous un évier par exemple) et robinetterie mono (une seule arrivée d’eau, pour l’installation d’un robinet de lave-linge, d’un ciel de pluie, d’un mitigeur de douche encastré…). Il suffit de couper en deux une platine de 150 pour obtenir deux platines mono à moindre coût. Quand la platine de fixation n’est pas sécable, le fabricant propose trois produits au lien d’un seul ; quand elle l’est, elle compte plus de chevilles.
Quelle épaisseur pour une platine ? Il n’y a pas de règle. Mais, trop fine, elle risque de plier si elle tombe, ce qui complique la pose. Plus épaisse, elle facilite le maintien en position des coudes, mais impose au carreleur d’appliquer plus de colle pour rattraper. Sachez qu’il est toujours possible de retirer les vis une fois les chevilles Molly mises en place – jusqu’à huit par platine, 100 kg supportés par chacune – pour gagner en épaisseur.
Visitabilité assurée ou pas
Notons d’abord qu’avec les tubes multicouches, rigides, aucune visitabilité n’est possible. Lorsque les raccords sont démontables par l’avant, elle serait possible avec le PER, la garantie passant alors de décennale à biennale. C’est en tous cas ce que certains fabricants indiquent. Mais tous ne sont pas d’accord sur ce point, d’autres doutant du fait que la visibitabilité ou la démontabilité induise une garantie biennale. De plus, nous dit-on, s’il y a une fuite dans la cloison, « le BA13 vient tout seul »… On sait qu’il est toujours difficile d’intervenir après coup et que, le plus souvent, il faut casser.
Avec ou sans étanchéité à l’air
Dans le neuf, l’étanchéité à l’air est importante (RT 2012). Chez certains fabricants, elle est certifiée par le CSTB (Ayor, Watts). Lorsqu’elle n’est pas prévue, l’installateur ou le carreleur doit poser un joint silicone, le carrelage ou la plaque de finition venant la renforcer. A noter, les systèmes proposant l’étanchéité à l’air lui associent en général le réglage en profondeur.
Avec ou sans possibilité de réglage en profondeur (adaptabilité à la paroi)
Tous les kits ne sont pas adaptés à toutes les parois. Le réglage en profondeur peut être utile dans le cas d’un double BA13, qui améliore l’acoustique, ou d’un revêtement mural épais. Certains fabricants proposent des kits avec des coudes rallongés (Rehau), mais la plupart des installateurs préfèrent utiliser des raccords excentriques ou poser un mamelon supplémentaire, même si cela impose une étanchéité derrière le carrelage, donc en aveugle, et, en cas de fuite, un écoulement d’un côté ou de l’autre. Les coudes rallongés ont l’avantage de décaler la zone d’étanchéité devant le carrelage, ce qui est plus sécurisant.
Une pose plus ou moins rapide
L’avantage des platines de fixation est de permettre une pose plus rapide, mais celle-ci varie selon les modèles, déterminée par certaines caractéristiques : entraxe défini, picots de maintien sur la plaque de plâtre, repères de perçages, type de raccords (à sertir, à visser, instantanés sans outil…), outil de serrage des raccords fourni, bouchons…
Un kit de fixation avec ou sans plaque de finition
De plus en plus, les fabricants proposent des plaques de finition en inox, ABS chromé…, qui peuvent être utiles en l’absence de carrelage ou de rosaces, sachant que leur finition doit être coordonnée à celle de la robinetterie, ce qui n’est pas toujours évident.
Photo d’ouverture : platine sécable Bau Kit de Rehau, offrant différents entraxes et trois possibilités de montage.
Pour info, le multicouche, comme le cuivre et le PER bien avant lui, est devenu matériau traditionnel en 2019 dans le DTU. Ne vous laissez pas influencer par le lobby des vendeurs de tubes qui cherchent à nous faire croire qu’il faut acheter leur système complet, tout comme avant 2019, l’époque des avis techniques…Le DTU ne cite aucune règle de marque. Un tube multicouche respectueux de la norme NF21003, a des dimensions précises et standardisées, compatible avec les raccords respectant cette même norme, la seule obligatoire sur le marché français.