Inoha, qui fédère les industriels du bricolage, a réalisé avec le cabinet Asteres une étude sur les perspectives du marché d’ici 2030. Résultat : elles sont plutôt favorables.
Selon Inoha, en 2020, le marché du bricolage a progressé de 13 % par rapport à 2019. Il est vrai que les conditions lui étaient paradoxalement favorables : les Français bricolent d’autant plus que leurs revenus augmentent et qu’ils disposent de temps libre. Mais il existe un troisième facteur d’importance : l’existence d’un projet immobilier.
Les conséquences positives de la crise sanitaire
Le Covid-19, qui a bouleversé les habitudes et les perspectives d’un grand nombre de personnes, a joué en faveur du marché, durablement. Les ménages ont en effet accumulé une épargne importante durant la crise qui, estimée à 180 milliards d’euros par la Banque de France, pourrait favoriser le bricolage jusqu’à la fin de l’année 2022, à hauteur de +2 %. Le phénomène du télétravail est un autre facteur de croissance : si, considère le cabinet Asteres, 30 % des télétravailleurs déménageaient, notamment en zone rurale, ce serait +1,3 % de bonus pour le marché. De même si la part des Français ayant plus bricolé durant les confinements se maintenait : ce serait une croissance du chiffre d’affaires de +2,7 % par an pour le secteur. Le développement de l’e-commerce est un autre levier avantageux, de +2,6 % par an d’ici 2030.
Un nombre croissant de retraités alertes
L’étude souligne que le vieillissement de la population est favorable au bricolage, dont la pratique progresse avec l’âge (mais s’effondre après 70 ans). Ainsi, 4 % des moins de 25 ans passent en moyenne 4 minutes par jour à bricoler, mais 15 % des 55 à 64 ans le font à raison de 20 minutes quotidiennes. A ce titre, les jeunes retraités actuels constituent une génération en or : ils sont en bonne santé et ont des revenus satisfaisants. Ils consomment d’ailleurs deux fois plus d’outillage que les trentenaires et les quadragénaires, soit 409 euros par ménage, budget qui pourrait augmenter de +2,7 % d’ici 2030 et soutenir le marché.
Des pistes pour soutenir le marché
Pour appuyer la croissance du secteur, l’étude suggère d’accompagner la montée en compétences techniques des jeunes bricoleurs, afin d’en faire des experts ; de mettre en place une « stratégie écologique » avec une vision, un label et des outils de mesure ; et d’investir « dans la patrimonialisation reposant sur les territoires, les savoir-faire et l’histoire. »
Selon Jean-Luc Guéry, président d’Inoha, « l’étude du cabinet de Nicolas Bouzou nous montre que c’est ensemble, distributeurs et industriels, que nous pourrons créer de la valeur notamment en construisant une stratégie écologique pour la filière. »
Photo : rayon robinetterie d’un magasin de bricolage.