Bien que le marché français du bâti-support – qui partage le même code douanier que les réservoirs de chasse en matière plastique [1] – soit dominé par un leader, il est servi par de nombreux fabricants, que l’on rencontre aussi sur les sites de vente en ligne et les places de marché.
Selon les chiffres de Douane Française, la France a, en 2023, importé pour 103,5 millions d’euros de bâti-supports et de réservoirs de chasse attenants. Si l’on ne tient pas compte de ces derniers – les 100 000 pièces qui seraient vendues annuellement sont quasi négligeables en termes de valeur – et que l’on considère un prix moyen (fabricant HT) de 130-140 euros, on peut estimer que 750 000 à 800 000 bâti-supports ont été livrés durant la période.
L’Allemagne est le premier fournisseur de la France, avec une part de marché en valeur de 43 %, soit environ 300 000 bâti-supports. Cela pourrait surprendre, puisque le leader est suisse. Mais c’est bien à partir de son centre logistique allemand de Pfullendorf, ville située à 20 km du lac de Constance et à moins de 200 km de Mulhouse, que Geberit approvisionne l’Europe, dont l’Hexagone. Mais il n’est pas le seul : Grohe et Viega… servent également la France et d’autres encore, parce que l’on peut être peu visible, voire invisible, et néanmoins vendu, par exemple sous une marque de distributeur (MDD) ou encore sous celle d’un industriel de la salle de bains complétant son offre. Ainsi, Sanit (Roca) alimente en France plusieurs d’entre elles.
La Turquie, qui a livré pour 11,4 millions d’euro en France (11,4 % de l’import global, soit au moins 100 000 bâti-supports), est le deuxième pourvoyeur du marché avec, à notre connaissance, Siamp et VitrA, pour l’essentiel. La Chine est le troisième, d’où proviennent des bâti-supports destinés à la distribution, via leur MDD – c’est notamment le cas du Concerto d’Alterna (Cedeo) –, mais aussi de plusieurs modèles de fabricants. Vient ensuite l’Italie, qui a livré en 2023 pour plus de 10 millions d’euros de produits. Depuis quelles usines ? En dehors de Valsir, qui n’est pas un gros faiseur en France, nous ne le savons pas…
Suivent les pays plus petits fournisseurs, au premier rang desquels les Pays-Bas, qui réalisent 5,5 millions d’euros de chiffre d’affaires avec l’Hexagone, soit 40-45 000 pièces, probablement fabriquées par le groupe Fluidmaster sous l’une et l’autre de ses marques, en particulier Wisa et Schwab. Leur succèdent le Portugal (Oli pour l’essentiel, via Regiplast ou en OEM), l’Espagne (Roca), la Tunisie (?), la Pologne (Tece), la Roumanie (Wirquin) et le Royaume-Uni (?).
Peu de pays ont vu leur chiffre d’affaires réalisé en France augmenter entre 2022 et 2023. C’est néanmoins le cas des Pays-Bas, du Portugal, de la Roumanie et de la Pologne. Mais il faut se souvenir que l’année 2023 a été peu ordinaire, notamment parce que la (grande) distribution a effectué des déstockages massifs.
Des exportations à hauteur de 34 millions d’euros en 2023
Notons que les exportations françaises se sont élevées à 33,7 millions d’euros en 2023 (en hausse de +23 % par rapport à 2022), à destination des Pays-bas (21 %), du Royaume-Uni (12 %), de la Belgique (9 %) et de la Turquie (9 %). Qui fabriquent en France ? Clara, à coup sûr, et Nicoll pour son bâti-support Virtuo.
[1] Sous la même nomenclature sont réunis « bidets, cuvettes d’aisance, réservoirs de chasse et articles similaires pour usages sanitaires ou hygiéniques, en matières plastiques (à l’exclusion des baignoires, douches, éviers, lavabos ainsi que des sièges et couvercles de cuvettes d’aisance). »