Participant à Qui veut être mon associé ? sur M6, Ilya, concepteur d’une solution de douche à recyclage d’eau, a convaincu l’un des cinq investisseurs présent, récupérant 150 000 euros en échange de 10 % de son capital. Qu’est-ce qui a amené ce dernier à s’engager et pourquoi les autres ne l’ont pas fait ? Nous avons regardé l’émission.
La solution de douche à recyclage d’Ilya se présente sous la forme d’une colonne intégrant les différents éléments techniques, l’eau étant, lorsque le mode recyclage est activé, récupérée pour être filtrée et désinfectée avant d’être réutilisée. Baptisée Douche cyclique, celle-ci est actuellement en phase de bêta-test et disponible en pré-commande au prix de 3 000 euros TTC sur le site Internet de la marque, qui prévoit de livrer, est-il précisé dans l’émission, cinquante modèles à la fin de cette année 2024, quatre cents en 2025 et plusieurs milliers en 2026. La jeune entreprise a déjà mobilisé 750 000 euros en subventions et love-money (c’est-à-dire via des proches). Cette première véritable levée de fonds avait pour but de réussir l’industrialisation du produit, en cours.
Durant l’émission, tournée en octobre 2023 et diffusée le 6 mars 2024 sur M6, Antoine Escande et Simon Buoro, les deux ingénieurs co-fondateurs de l’entreprise qui compte aujourd’hui quatre personnes ont fait face à cinq investisseurs : Tony Parker, Kelly Massol, Marc Simoncini, Éric Larchevêque et Jean-Pierre Nadir. C’est ce dernier qui, après négociation, a décidé d’engager 150 000 euros en échange de 10 % de leur capital (au lieu des 100 000 euros initialement demandés contre 5 % de leur capital), motivé par le fait que, « en 2026, en France, le Green-score hôtelier sera obligatoire et dans ce Green-score hôtelier, l’eau va peser. » A ce moment-là, « passer de la lettre C à la lettre B, […] franchir une catégorie, ce sera une création de valeur. »
Qu’est-ce qui a arrêté les autres investisseurs ? D’abord le prix du produit. « 3 000 euros, c’est un luxe, a objecté Kelly Massol, et pour moi l’écologie ne doit pas être un luxe. » Même remarque de la part de Tony Parker, par ailleurs peu motivé à s’engager dans une entreprise dont il ne détiendrait que 5 % du capital.
Tout aussi sensible au prix de la colonne, Éric Larchevêque a suggéré d’attaquer le marché en équipant, par exemple des campings ou des camping-cars, et plus généralement des lieux où le recyclage de l’eau de la douche répond plus à une nécessité qu’à un désir d’écologie, afin de pouvoir proposer ensuite un prix moins élevé aux consommateurs.
Marc Simoncini a reculé car il présume qu’il est difficile aujourd’hui de faire rentrer de nouveaux objets dans les foyers, qui en sont saturés. « Ceux qui vont gagner cette guerre sont déjà dans les maisons », a-t-il argumenté, citant Ikea, Leroy Merlin et « les grandes marques de douche » qui, déjà connues du grand public, peuvent plus aisément convaincre. « Vous, vous allez devoir faire tout le chemin du combattant […] », et de suggérer aux deux dirigeants d’Ilya « de faire une marque blanche et de s’associer avec quelqu’un qui est déjà dans le foyer en profitant du cheval de Troie qu’il représente. »
Photo : Antoine Escande et Simon Buoro, lors de l’émission Qui veut être mon associé ? ©M6.