Avec le retour dans Paris intra-muros, Idéobain, Interclima et le Mondial du Bâtiment ont fait, en 2022, le choix de la sobriété, réduisant les surfaces des stands. Cette décision porte l’édition de 2024 qui, malgré la conjoncture, voit des leaders revenir. Le point avec Yves Daniélou, président de l’Afisb, propriétaire du salon.
Sdbpro – Comment s’annonce Idéobain du point de vue du nombre d’exposants ?
Yves Daniélou – A la minute où je vous parle, en comparaison avec l’édition précédente, nous sommes bien plus avancés. Des leaders reviennent, par exemple Grohe, Kinedo, Roth… et ça c’est un très bon signal. Ils manquaient en 2022, la remarque nous en avait été faite. Malgré tout, le salon avait été une réussite, et cela se sait. Le retour à la Porte de Versailles à Paris a créé une vraie dynamique. Un salon, c’est un média, dont il faut renouveler les codes de temps en temps. Le Mondial du Bâtiment a réussi à le faire en 2022 et on en récolte les fruits en 2024.
Les marchés sont difficiles, les salons souffrent partout ailleurs, en particulier en Allemagne. Comment expliquez-vous qu’Idéobain, dont la portée n’est pas internationale, résiste, voire progresse ?
Yves Daniélou – Idéobain n’a pas, en effet, une portée internationale, mais il est probablement le seul salon européen à voir les visiteurs venus d’Afrique. Ensuite oui, les marchés se retournent et les industriels resserrent leurs budgets… Mais on sait que c’est dans ces moments-là qu’il faut se rapprocher de ses clients, échanger avec eux. On a aussi une pression forte avec le développement des marques de distributeurs et les industriels ont conscience qu’il est plus important que jamais de se faire connaître, de mettre en avant leurs marques, comme les enseignes le font. Mais l’engouement pour Idéobain se vérifie aussi pour Interclima, les industriels du chauffage ont également beaucoup à dire. Nos destins sont liés. Nos clients font à la fois du sanitaire et du chauffage. Les installateurs qui ont de l’expérience savent qu’il faut préserver l’équilibre entre ces deux métiers.
Le fait que le marché français paraît résister mieux que les autres, en tous cas pour l’instant, inciterait-il les industriels à y investir ?
Yves Daniélou – Oui, effectivement. Même s’il est en régression en 2023, le marché français résiste mieux que les marchés allemand, autrichien, voire hollandais… où la crise est plus violente. On voit des écarts de chiffres jusqu’à 10 % selon les pays. Mais dans ce renouveau d’Idéobain, le changement des règles compte beaucoup : la surface des stands a été limitée et les investissements nécessaires sont devenus raisonnables.
Idéobain risque de s’ouvrir dans une conjoncture particulièrement défavorable…
Yves Daniélou – La situation est très tendue, et dans l’état actuel des choses, il ne faut pas s’attendre à des miracles… Pour autant, est-elle désavantageuse pour le salon ? Lorsque la conjoncture est difficile, il faut être là, au milieu de la filière. Mais chaque industriel prend ses décisions…
Et du point de vue du contenu ?
Yves Daniélou – Il y a beaucoup de sujets à partager. Nous sommes dans un monde qui se complexifie énormément, imposant aux industriels de renforcer leur relation avec les installateurs et prescripteurs. Les salons sont le bon endroit pour le faire. Nous allons parler de MaPrimeAdapt’ en présentant des solutions à plusieurs niveaux de prix ; du zéro ressaut et des receveurs finis sous Atex avec des informations et formations à la pose en neuf et en rénovation ; de la RSE pour laquelle nous mettrons en avant les indicateurs environnementaux fiables et vérifiés – dont le score carbone basé sur les FDES –, la recyclabilité, la réparabilité, les économies d’eau et d’ECS…