Après l’import de céramique sanitaire en France entre 2021 et 2023, intéressons-nous à l’export : essentiellement à destination de l’Allemagne, il est revenu, en valeur, à son niveau de 2019 et décroit encore en ce début d’année 2024. Ce qui n’étonnera pas.
En 2019, la France comptait quatre sites industriels de production de céramique sanitaire : à Valence d’Agen dans le Tarn-et-Garonne (Villeroy & Boch), à Bischwiller dans le Bas-Rhin (Duravit), à Limoges en Nouvelle-Aquitaine (Geberit) et à Damparis dans le Jura (Jacob Delafon). En 2022, le groupe Kohler a fermé ce dernier, aussitôt racheté par le groupe Kramer et, en 2023, tous quatre étaient en activité, jusqu’à ce que, en fin d’année, le groupe Duravit ait annoncé éteindre définitivement le four de l’usine de Bischwiller.
Les deux principales usines en activité entre 2019 et 2023 appartiennent à des multinationales basées en Allemagne. La troisième, celle de Geberit, est rattachée à un groupe suisse dont le centre logistique est situé outre-Rhin, à Pfullendorf. C’est pourquoi la moitié de la valeur de la céramique sanitaire produite en France part vers l’Allemagne, soit 35 millions d’euros sur 70. Le deuxième pays d’accueil de la céramique sanitaire française est le Royaume-Uni, mais dans une mesure qui n’a rien à voir : de l’ordre de 6 millions d’euros en 2022 et 2023, contre 44 et 35 millions s’agissant de l’Allemagne. La Belgique, l’Italie, l’Espagne, les USA et la Pologne sont les autres pays livrés par la France.
En 2024, ce ne sont plus quatre, mais trois usines qui tournent encore dans l’Hexagone et, compte tenu de la crise majeure que connaît l’Europe, la production de céramique sanitaire et par conséquent les exportations ne peuvent que reculer encore. D’ailleurs, si l’on observe les chiffres de Douane Française en ce premier trimestre 2024, elles ont chuté de -20 % en valeur par rapport à celui de l’année précédente (à comparer aux -12,5 % de l’import durant la même période).