Les fabricants allemands de robinetterie sanitaire ont connu un premier semestre 2023 difficile selon le VDMA, leur organisation professionnelle, avec des ventes en recul sévère, y compris sur leur propre marché. Si l’export vers la France, mais aussi la Suisse et la Pologne, reste positif, c’est sans compter avec l’inflation.
L’année 2023 a mal commencé pour l’industrie allemande de la robinetterie – bâtiment, chauffage, sanitaire –, avec une baisse du chiffre d’affaires de -5 % qui, compte tenu de l’inflation, équivaut à un -14 %, indique le communiqué de presse du VDMA. Seul le segment chauffage voit ses ventes progresser, de +4 % inflation déduite.
Le marché allemand en souffrance
Pour la seule robinetterie de salle de bains (mitigeurs, mélangeurs, robinetterie sanitaire hors mitigeurs et mélangeurs), le recul du chiffre d’affaires des fabricants allemands au premier semestre 2023 par rapport à celui de 2022 s’établit à -8 %, équivalant à -18 % une fois l’inflation prise en compte. Sur leur propre marché, ces industriels subissent une diminution de leurs ventes de -10 %, qui correspond en réalité à une contraction de -19 %. Certains acteurs, y compris parmi les plus grands, ont d’ailleurs eu recours au chômage partiel, est-il précisé.
En Allemagne, constate le VDMA, le secteur de la construction résidentielle « est dans une situation particulièrement désastreuse. » Le syndicat évoque une inflation élevée, des taux d’intérêt en hausse et un climat politique qui suscite une grande incertitude. De plus, « les permis de construire ont chuté de -30 % au cours du premier semestre », tandis que la rénovation est elle aussi à l’arrêt.
La France, un marché à l’export « moins pire que les autres »
L’Allemagne est (avec la Chine) le plus gros fournisseur de robinetterie sanitaire de la France, laquelle est aussi son premier pays d’exportation. Selon le VDMA, le chiffre d’affaires à l’export des fabricants allemands a atteint 691,3 millions d’euros au cours du premier semestre, soit une baisse de -9,4 % par rapport à 2022, qui ne tient, cette fois, aucun compte de l’augmentation des prix.
Ainsi, si les ventes vers la France, données à 101,1 millions d’euros, sont en croissance de +1,6 %, il est clair que les volumes sont en diminution notable. Cependant, la baisse s’avère beaucoup plus importante sur d’autres marchés d’export, en particulier ceux de la Chine (-26,6 %, à 42,2 millions d’euros), la Belgique (-16,3 %, à 29,8 millions), l’Italie (-12,1 %, à 29,7 millions), les Pays-Bas (-9,2 %, 50,5 millions), l’Autriche (-8,3 %, 50,8 millions), la Grande-Bretagne (-8,1 %, à 30,7 millions) et la République tchèque (-6 %, à 28,3 millions). Seule la Suisse (+5,4 %, à 25,4 millions) et la Pologne (+1,7 %, à 48,9 millions) font mieux que l’Hexagone.