A Gmunden, en Autriche, les passionnés d’histoire auront plaisir à visiter le musée Klo & So. Car celui-ci réunit de belles pièces sanitaires, dont bon nombre ont été fournies par Laufen qui, depuis 1967, exploite l’usine créée en 1924 dans la ville.
C’est donc Sir John Harrington qui, en 1596, a inventé les toilettes modernes, c’est-à-dire dotées d’un siège, d’un réservoir et d’une soupape. Mais ce n’est qu’en 1775 qu’Alexander Cumming, horloger londonien, les redécouvre et les équipe d’un siphon anti-odeur. C’est ce dernier qui, depuis, fait figure d’inventeur des WC modernes. Thomas William Twyford, potier britannique originaire de Hanley, imagine en 1870 les premiers WC en céramique. Une vraie avancée par rapport aux modèles en fonte, moins hygiéniques, plus coûteux à produire et difficile à nettoyer. Le musée raconte également qu’en 1957, le Suisse Hans Maurer conçoit le premier WC avec douchette intégrée, surtout adopté au Japon, et qu’en 1963, Xaver Jermann, un ingénieur travaillant pour le suisse Laufen, invente le WC suspendu.
Selon Alfred Zinhobl, conservateur du musée Klo & So, le WC avec chasse d’eau est une clé de l’urbanisation de l’homme, même s’il reste l’un des objets du quotidien le plus sous-estimé. Que serait-on sans lui ? Il n’y a qu’à voir les problèmes qui se posent là où il n’existe pas, et que chaque 19 novembre, journée mondiale des toilettes, la World Toilet Organization se fait un devoir de nous rappeler : car 2,4 milliards de personnes vivent sans toilettes.
Ouvert en 2008, le musée Klo & So des objets sanitaires historiques abrite une exposition permanente intitulée « Petit coin, témoin silencieux, l’histoire culturelle des toilettes et de la salle de bains », qui réunit quelque deux cents pièces dont les plus anciennes datent du XVIIIe siècle (pots de chambre, chaises percées…).
Ci-dessus : Nautilus (1904), en faïence à tête de lion, est en partie peint à la main (photo Laufen). Ci-contre : urinoir.