En 2020, les achats (avant marges arrières) du négoce sanitaire, chauffage et plomberie ont reculé de -3,4 % par rapport à 2019, établis à près de 4,1 milliards d’euros, dont 1,19 milliard concerne la salle de bains qui, elle, a accusé un repli de -6,3 %.
Après quatre années consécutives de croissance, les achats des négociants en sanitaire-chauffage [1] reculent en 2020 de -3,4 %, après avoir progressé de +7 % de 2019. La baisse est due aux activités sanitaire et plomberie, car le chauffage est resté stable, à +0,3 %. Ce secteur est porté par les pompes à chaleur air/eau (+3,6 %), la climatisation (+19,5 %) et les chauffe-eau électriques (+1,2 %, contre -8,5 % pour les modèles thermodynamiques). En 2020, poussé par la transition énergétique, le chauffage concentre 56 % des achats du négoce, contre 52,2 % l’année précédente.
Le sanitaire : en repli mais en en forme
Les achats des produits sanitaire [2], mesurés à 1,19 milliard d’euros en 2020, sont en recul de -6,3 % par rapport à l’année précédente. Dans le même temps, la Fnas indique des ventes en chute de -5,8 % (à comparer aux +4,8 % de 2019) et l’Afisb un marché global de la salle de bains en baisse de -5,4 %. Sachant qu’à la fin du mois de mai 2020, le chiffre d’affaires du sanitaire était tombé à -26,8 % par rapport à 2019 et que les showrooms ont été fermés dix-neuf semaines au cours de l’année, on ne peut que souligner la spectaculaire remontée qui s’est produite après le premier confinement et malgré le deuxième, démontrant ainsi que les grossistes se sont adaptés à la situation et, surtout, que le sanitaire est en forme.
La céramique (-8 %) et la robinetterie (-5,5 %), qui représentent, avec les bâti-supports, plus de 57 % des achats du secteur, les ont tiré vers le bas. En revanche, le mobilier de salle de bains s’est bien tenu, avec des achats en hausse de +1,30 %. Un chiffre qui contredit ceux de l’Ipea (-3,7 %) et de l’Afisb (-9,90 %), sachant toutefois que ces derniers prennent en compte la totalité du marché de la salle de bains, tous réseaux de distribution confondus. La Fnas voit dans cet écart une éventuelle reprise de parts de marché du négoce sur la GSB et l’e-commerce.
La fédération souligne le maintien du poids des différentes familles de produits, à l’exception de celle du mobilier de salle de bains, qui gagne 0,7 point, tandis que celles de la céramiques et des accessoires, abattants et autres petits équipements perdent respectivement 0,4 et 0,5 point.
Sur une activité plomberie qui a perdu -2,1 % de chiffre d’affaires, le montant des achats – 0,62 milliard d’euros – régresse de -9,9 %. Ce que la Fnas explique par une quasi-fermeture des stocks du fait de l’inquiétude quant à l’évolution des ventes de ces produits basiques et faciles à se procurer. Les baisses les plus spectaculaires concernent les tubes cuivre (-17,9 %), les tubes et raccords PER ( -15,2 %), les tubes et raccords fonte (-22 %) et les fixations de plomberie (-21,5 %). Seul l’outillage électroportatif est positif (+3,2 %).
Concernant l’année 2021, la Fnas considère qu’elle pourrait être exceptionnelle (épargne forcée, désir d’amélioration de son logement, plan de relance gouvernemental). Le marché de la rénovation est particulièrement prometteur, notamment dans le cadre de l’adaptation des logements au vieillissement. Un nouveau dispositif a en effet été proposé par le président de Silver Eco dans le rapport qu’il a remis aux ministères concernés. Baptisé MaPrimAdapt, celui-ci veut, sur le modèle de MaPrimRenov en place dans le secteur de la rénovation énergétique, simplifier et massifier les aides à l’adaptation du logement, avec un objectif ambitieux de 500 millions d’euros et 100 000 à 150 000 adaptations annuelles. La salle de bains devrait, s’il est adopté, en bénéficier largement.
D’ailleurs, à la fin du mois d’avril 2021, indique la Fnas, la progression des achats des produits sanitaire était de +15,5 % sur douze mois glissants, tandis que le cumul 2021 s’élevait à +43,2 %.
[1] L’étude des achats des négociants en sanitaire-chauffage est établie à partir des montants HT et avant marges arrières recueillis auprès des adhérents et des non adhérents de la Fnas.
[2] La Fnas a étudié en 2020 neuf familles de produits dans le secteur du sanitaire, soit une de plus qu’en 2019, celle des bâti-supports, qui étaient auparavant associés à la céramique sanitaire.