L’Ipea a recalculé les ventes de mobilier de salle de bains à l’aune des déclaratifs (obligatoires) reçus par Eco-Mobilier. Résultat : le marché est estimé en 2019 à 520 millions d’euros TTC, soit un bonus d’environ 150 millions au regard des estimations précédentes. Par rapport à 2018, il est croissance de +2,8 %.
Aurait-on enfin réussi à cerner la valeur du marché français du meuble de salle de bains ? Souvenez-vous de l’écart persistant entre le chiffre d’affaires annuel évalué par le Meuble Français (et l’Ipea) et celui donné par l’Afisb (et Développement Construction, puis GMV Conseil Marketing). Il y avait un gap, inexpliqué… Mais l’Ipea vient de revisiter ses chiffres, désormais croisés (entre autres) avec ceux d’Eco-Mobilier, qui est l’organisme chargé de recueillir l’éco-participation destinée à la collecte, au tri et au recyclage des meubles et éléments de mobilier.
Un marché estimé à 520 millions d’euros, dont 28 % passeraient par les spécialistes
Ainsi, l’Ipea évalue désormais le marché grand public du meuble de salle de bains à 520 millions d’euros TTC, soit environ 455 millions d’euros HT (hors chantier, compte tenu d’une TVA marché moyenne de 14-15 %). Après avoir de la même manière ajusté les chiffres de 2018, il annonce une croissance de +2,8 % par rapport à l’année précédente.
Selon Christophe Gazel, directeur de l’Ipea, les parts de marché du négoce et des bainistes seraient d’environ 28 %. La distribution professionnelle est allée, en 2019, plus vite que la GSB, qui peine à monter en gamme. D’une part le produit ne suffit pas, d’autre part le mode projet est compliqué à mettre en œuvre, qui passe par du service mais aussi des poseurs. Ajoutons que les deux principales enseignes ont renouvelé leurs gammes – Neo pour l’une, Imandra pour l’autre –, ce qui a forcément ralenti leurs ventes.
Les cuisinistes, poursuit Christophe Gazel, sont de moins en moins actifs sur le marché de la salle de bains, lui préférant le dressing, autrement moins compliqué à vendre et à installer. Les principales enseignes de la grande distribution de l’ameublement (Ikea, Alinea, Conforama, But…) ont également réduit la voilure, voire se sont désengagées du marché de la salle de bains, de même que l’e-commerce (pure players) qui, d’ailleurs, ne pèse que 7,3 % du marché global du meuble (soit 0,97 milliard d’euros TTC). Il progresse de +0,7 % seulement, concentré sur d’autres secteurs moins exigeants en termes de logistique.
Le marché du meuble se porte bien en 2019
Avec cette nouvelle méthode de calcul, le marché global du meuble bondit de +35 % en valeur, laquelle est estimée, en 2019, à 13,4 milliards d’euros TTC (11,3 milliards d’euros HT), soit une croissance de +4,1 %.
La cuisine, qui représente 27 % du marché global et 3,61 milliards, est la grande gagnante de l’année 2019, en hausse de +6,2 %. Cette augmentation est portée d’abord par les cuisinistes – qui réalisent un peu plus de la moitié du marché –, puis par la grande distribution et la GSB.
Selon l’Ipea, 2019 est l’année des revendeurs spécialisés – cuisine, salle de bains (dont le négoce), literie, salon… – qui, avec un chiffre d’affaires de 3,18 milliards et une part du marché du meuble de 23,7 %, évoluent de +6,8 %, contre +2,8 % pour la GSB (dont la part de marché du meuble s’élève à 12,9 %).
Photo : Badu de Burgbad.