C’est à l’occasion de la communication des chiffres des exportations allemandes de robinetterie sanitaire que nous nous sommes demandé d’où provient celle qui est vendue en France. Voici la réponse, basée sur les données des douanes françaises.
Le VDMA, syndicat des fabricants allemands de robinetterie du bâtiment, a publié les chiffres à l’export de celle du sanitaire qui, vers la France, a atteint 195,1 millions d’euros en 2021, contre 161,8 l’année précédente, soit une hausse de +19,6 % (voir graphique ci-dessous). En 2020, ces ventes, essentiellement intra groupes, étaient en recul de -4,1 % (161,8 millions d’euros contre 168,8 en 2019). Pour l’industrie outre-Rhin, la France est le premier pays de destination, la Chine est (désormais) le deuxième – avec des ventes données à 103,4 millions d’euros – et la Pologne le troisième, à 101,9 millions. Viennent ensuite les Pays-Bas (99,4 millions d’euros), l’Autriche (97,8 millions), l’Italie (67,3 millions), le Royaume-Uni (67 millions), la Belgique (66,8 millions), la Tchéquie (49,2 millions) et les USA (12,7 millions).
Des ventes en hausse, des parts de marché en baisse
En matière de robinetterie sanitaire, la France est donc le premier marché de l’Allemagne, celle-ci étant son fournisseur numéro un – ce qui n’étonnera personne –, avec, selon les douanes françaises [1], 203,26 millions d’euros de marchandises livrées en 2021 [2]. La même année, le deuxième pays pourvoyeur est la Chine à hauteur de 153,85 millions d’euros et le troisième l’Italie, dont les ventes s’élèvent à 110 millions d’euros. Viennent ensuite l’Espagne à 18,3 millions d’euros et la Bulgarie à 15 millions (voir camemberts ci-dessus).
Mais si l’on compare les années 2019 et 2021, on s’aperçoit que les lignes ont bougé : en effet, l’Allemagne et la Chine perdent des parts de marchés, respectivement -3 % et -0,2 %, au profit de l’Italie, qui gagne +1,2 % et de la Tchéquie avec +0,8 %. La Bulgarie cède également un peu de terrain (-0,1 %), alors que l’Espagne est stable.
Sous l’intitulé Autres pays, on trouve le Portugal, qui est passé de 5,98 millions d’euros en 2019 à 7,8 millions en 2021, la Suisse de 3,13 millions à 4,9 millions, l’Inde de 3,81 à 4,2 millions et la Turquie, de 2 à 2,36 millions.
Les Retours France sont, d’après les douanes, « des reprises de marchandises françaises précédemment exportées et réimportées en l’état », pour refus notamment, et « qui ont conservé leur origine ». Ils progressent d’un point (sans que l’on sache quoi en penser…).
[1] Selon les douanes, le « territoire statistique de la France » comprend la France métropolitaine, la principauté de Monaco, la Guadeloupe (y compris la partie septentrionale de l’île de Saint-Martin), la Martinique, la Guyane française, la Réunion et Mayotte (depuis 2014).
[2] Les chiffres des douanes allemandes, donnés par le VDMA, et ceux des douanes françaises ne correspondent pas, d’autant que, dans ce compte-rendu, nous ne prenons en compte que les mélangeurs et mitigeurs – code 8481801100 – alors que le VDMA leur ajoute la Robinetterie sanitaire hors mélangeurs et mitigeurs qui, sous la nomenclature 8481801900, regroupe, notamment, les robinets d’équerre, robinets d’arrêt WC… Ces derniers représentent 11,6 % des 1 418,8 millions d’euros exportés par l’Allemagne en 2021. En théorie, les importations françaises depuis l’Allemagne devraient être identiques aux exportations allemandes vers la France, mais dans les faits, ce n’est jamais le cas, et quels que soient les produits, nous dit-on…
J’ose à peine poser la question à la rédaction, que je salue à cette occasion…
Reste-t-il une production française de robinetterie ?
Bonjour Régis, Oui, il existe une production française de robinetterie sanitaire, limitée, mais bien réelle, au minimum au sens de la réglementation, soit 45 % au moins de valeur ajoutée assurée sur le territoire national. Je ne vais pas les citer, au risque d’en oublier… Mais nous travaillons sur une carte des usines en Europe, qui nous permettra de cerner le sujet. A bientôt, donc. MT