Les sertisseuses : des diamètres, des profils et des mâchoires
Des gros outils capables de sertir tous les diamètres jusqu’au 108, mais lourds et encombrants – quoique de moins en moins –, on est passé aux outils plus petits. S’ils sont limités aux diamètres 35 ou 40, ces derniers sont nettement plus maniables, beaucoup moins exigeants en termes d’effort et mieux adaptés aux chantiers de l’artisan, la maison individuelle notamment, où l’on dépasse rarement le diamètre 35. L’autonomie de ces machines, plus importante, permet d’augmenter le nombre de sertissages avec une seule batterie, tandis que les mâchoires, universelles, sont adaptées à un nombre plus grand de profils.
Certains fabricants imposent un profil, mais pas d’outillage… D’autres n’imposent aucun profil… S’il existe des dizaines de profils de sertissage, chacun permettant de moduler les pressions exercées en différents points du raccord, pour un matériau donné, on rencontre à peu près toujours les mêmes, qui sont devenus des standards (par exemple les profils V ou M… pour le cuivre ou TH, U, F… pour le multicouche).
Cependant, ce n’est pas parce que les profils préconisés sont identiques d’un fabricant à l’autre que les raccords le sont aussi : au-delà du prix, la sélection entre deux raccords se fait en fonction du diamètre de passage, du nombre de joints, des bagues (apparentes ou pas), des pertes de charge induites, de la facilité d’insertion, de l’esthétique, des fonctionnalités (détecteur de sertissage, fuite automatique en cas d’oubli de sertir…), de la possibilité de suivi sur le terrain (référencements dans le négoce, délais d’approvisionnement, temps de réponse en cas de problèmes)… De plus, certains raccords, par exemple les raccords Fluxo de Nicoll, sont conçus pour éviter les erreurs de montage : témoin de bonne insertion, témoin de sertissage (une marque laissée par la mâchoire sur la douille) et témoin de fuites (lorsque le raccord n’a pas été serti, il fuit dès la mise en eau de l’installation : l’installateur n’a pas à revenir, la fuite étant détectée immédiatement).
Si la sertisseuse, la mâchoire et le profil sont importants pour garantir l’étanchéité du sertissage, l’état de l’outil l’est encore plus. Pour le garantir, les outils haut de gamme sont généralement dotés d’un dispositif d’autocontrôle : lorsque le moment est venu d’effectuer une révision de la machine, celle-ci le fait savoir, via un témoin lumineux par exemple. Si le professionnel ne réagit pas et continue de travailler avec son outil, après un certain nombre de sertissages supplémentaires, celui-ci se bloque et cesse de fonctionner.
En règle générale, lorsque le sertissage est réalisé dans les conditions décrites dans l’Avis technique, la garantie du fabricant, qui peut atteindre 10 ans, est assurée. Si certains fabricants exigent que les raccords, mâchoires, profils et sertisseuses appartiennent au même système, d’autres autorisent l’utilisation d’outillage tiers, pour peu que celui-ci ait été testé et qu’il délivre une poussée minimale donnée.
Méfiez-vous de certaines documentations commerciales de fabricants de multicouche qui cultivent parfois l’ambiguïté, laissant entendre que oui, n’importe quelle sertisseuse peut faire l’affaire. Et sachez qu’en cas de litige, c’est l’Avis Technique qui fait foi, notamment auprès des assurances. Même si l’on imagine mal qu’un fabricant de raccords puisse échapper à sa responsabilité en cas de litige.
Photos : Sertisseuse Comap. Nouvelle gamme de raccords en laiton Fluxo de Nicoll.
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