C’est en 1974 que Dominique Chalot crée Decotec qui, dès le début des années 1990, fabrique à Tuffé, dans la Sarthe, des meubles de salle de bains et des points d’eau très contemporains, à une époque où le design n’existe pas dans cette pièce de la maison. On se souvient du lavabo Lagon, en résine translucide colorée, de Marco Polo dont le style ethnique déborde dans la chambre ou encore de Couture, best seller en rupture avec l’esthétique de 2004…
En 2008, lorsque son fondateur la vend, l’entreprise se porte bien, affichant un chiffre d’affaires de 34 millions d’€. Las ! Six ans plus tard, elle est au bord du dépôt de bilan. Elle a perdu son flair et ses créations ne séduisent plus. Les clients se sont détournés, la GSB d’abord, le négoce ensuite et, la crise aidant, le chiffre d’affaires s’est réduit pratiquement de moitié.
Début 2014, in extremis, Dominique Chalot reprend les commandes de l’entreprise. Il renouvelle la quasi totalité du catalogue, avec des produits simples mais originaux. La GSB est de retour, l’usine se remet à tourner et le chiffre d’affaires suit, en hausse de 16 % à fin juin. Certes, le passé pèse encore, mais la courbe s’est inversée.
La morale de l’histoire ? Dominique Chalot s’abstient d’en tirer une. Risquons la nôtre : coupée de ses fondamentaux sans stratégie alternative, Decotec l’audacieuse, toujours en avance d’un temps, était devenue une suiveuse mal inspirée. Parce qu’une entreprise est un organisme vivant qui, quoi qu’en disent les adeptes des tableaux Excel, cultive sa part de marché avec son âme.
Le cœur de Decotec s’est remis à battre, et il faut à nouveau compter avec elle. Qu’on se le dise…
Repères
♦ 18 millions d’euros en 2013.
♦ 170 employés.
♦ 200 à 300 meubles par jour.
♦ 2 000 points de vente dont 250 corners en France.
♦ 31 collections, 25 coloris de laque, 5 finitions Céramyl, 4 finitions de résine translucide,
♦ 2 finitions de solid surface, 2 finitions de plan verre.