S’ils ne sont plus soumis à Avis Technique, les tubes multicouches restent des systèmes : tubes et raccords sont indissociables. Mais se ressemblent-ils tous ? Ce guide d’achat détaille les critères de choix importants.
Depuis 2020, les systèmes multicouches ne sont plus soumis à Avis Technique, mais doivent être certifiés NF (norme NF 545). Les consignes de mise en œuvre sont données, pour le sanitaire, dans le NF DTU 61-1 (Plomberie sanitaire pour bâtiments) et, pour les réseaux de chauffage, par les Règles professionnelles de conception et mise en œuvre (Canalisations hydrauliques des installations de chauffage et de conditionnement d’air), détaillées dans un document notamment diffusé par Cochebat, syndicat des fabricants de planchers chauffants et autres systèmes de canalisations.
Correspondances tubes cuivre, PER, multicouches
En préambule, il est bon de se rappeler que les diamètres intérieur et extérieur des tubes en polymère, PER ou multicouche, et ceux des tubes en cuivre ne correspondent pas. Les tubes multicouches mesurent 2 mm d’épaisseur et les tubes PER 1,5 mm, ce qui veut dire qu’un multicouche de Ø16 extérieur présente un Ø12 intérieur, équivalent à un tube cuivre de Ø14 extérieur. Si les fabricants considèrent, dans leurs documentations, les diamètres extérieurs, le DTU, lui, « parle » en diamètre intérieur. Il est donc important de s’attacher à celui-ci pour assurer un débit conforme à la réglementation, soit, pour une douche par exemple (Ø13 exigé), un multicouche de Ø20.
Cela étant posé, voici les six critères permettant de bien choisir un tube multicouche.
1. L’épaisseur de l’âme en aluminium du tube multicouche
Un tube multicouche est composé d’un tube en aluminium inséré entre deux tubes en matériau de synthèse. Selon l’épaisseur de l’aluminium, il garde plus ou moins sa forme après le cintrage. En rénovation, le tube circule souvent en apparent et doit épouser la forme des murs et des plafonds. Avec une âme en aluminium de 0,4 mm en Ø16 (l’épaisseur de l’aluminium augmente avec le diamètre du tube), on est à peu près sûr qu’il la conserve, mais aussi qu’il est suffisamment rigide. Néanmoins, d’après les fabricants, si le multicouche est un bon compromis entre PER et cuivre, entre flexibilité et maintien en position, il est moins résistant que le cuivre et doit, de préférence, circuler derrière des plaques de parement. Dans ce cas, il est protégé et la rigidité devient une simple affaire d’habitude.
2. Les pertes de charge au niveau des raccords des tubes multicouches
Dans un circuit en tube cuivre, la continuité du diamètre est assurée au niveau des raccords, car le tube est inséré à l’intérieur. Mais ce n’est pas le cas avec le multicouche, car c’est le raccord qui, serti, est inséré dans le tube (sauf s’il est à glissement, technologie issue des systèmes PER et adaptée, notamment par Rehau). La section est donc forcément diminuée, provoquant des pertes de charge – lesquelles réduisent le débit – qui n’existent pas avec le cuivre. Ainsi, le diamètre de passage d’un raccord Ø16 est de 7,8 mm pour Nicoll (Fluxo-ZP).
Les fabricants fournissent des tableaux de pertes de charge, indispensables lorsqu’il s’agit de dimensionner les grosses installations sanitaires ou de chauffage. Si, dans le cadre de la rénovation d’un logement, les enjeux sont moindres, les installateurs ont tout de même intérêt à les évaluer, notamment lorsque la pression du réseau est faible. Dans les documentations techniques des fabricants, qui sont accessibles sur leur site Internet, ces pertes de charge sont données en longueurs de tubes équivalentes, mesurées selon la norme européenne 1267.
Dans tous les cas, il est conseillé de respecter les recommandations du DTU 61.11 P1-1 (Travaux de bâtiment – Règles de calcul des installations de plomberie-sanitaire) concernant les diamètres des tubes et de limiter autant que possible le nombre de raccords, grâce au cintrage notamment. Moins il y a de raccords, de coudes et de tés, plus on abaisse les pertes de charge dans le circuit, lesquelles diffèrent en fonction de la réduction du diamètre intérieur et, s’agissant d’un coude, de sa courbure.
3. Le système raccord/tube multicouche
Un tube multicouche est une partie d’un système, qui inclue les raccords et les mâchoires de l’outil de sertissage. Pour que la garantie et les assurances fonctionnent, il ne faut pas en sortir et utiliser non seulement les tubes et raccords, coudes, tés…, d’un même fabricant, mais aussi le bon profil de mâchoires pour les pinces à sertir, lesquelles doivent exercer la pression adéquate en fonction du diamètre. Ces prescriptions sont indiquées dans le certificat NF du produit.
4. Le type de raccord
Les raccords sont la plupart du temps en laiton, avec des bagues de sertissage en inox et dotées de fonctionnalités qui renforcent la sécurité sur les chantiers. L’indicateur de sertissage en est une, qui consiste en une bague qui s’écrase, ce que l’installateur peut constater. Une autre fonctionnalité est apportée par le joint, qui crée automatiquement une fuite lors du test de pression en eau si le raccord n’a pas été serti (ou une chute de pression si le réseau est testé à l’air). Certains raccords permettent également de visualiser que le tube est bien emboîté, en butée. Ces fonctionnalités sont d’autant plus intéressantes que 95 % des problèmes rencontrés sur les chantiers sont liés à un oubli de sertissage.
Autre fonctionnalité récente : le calibrage du tube, qui n’est plus demandé systématiquement (Geberit, Uponor) et qui a l’avantage d’éviter, au moment de l’assemblage, de blesser le ou les joints toriques qui sont dans le raccord lorsque l’ébavurage est mal effectué.
5. Le profil de sertissage
Il y a l’outil de sertissage, mais aussi les mâchoires, qui changent avec le diamètre du tube. A l’exception du système FlowFit de Geberit, qui se contente de deux mâchoires (profil spécifique) pour huit diamètres, tous les systèmes nécessitent une mâchoire pour chacun d’entre eux.
Le profil TH des outils à sertir demeure le plus utilisé car, contrairement aux autres, il possède une gorge qui assure le blocage de la bague dans la mâchoire, garantissant un bon positionnement de l’ensemble, donc un sertissage correct. Ce n’est pas le cas des profils U, H et des multiprofils. Néanmoins, les raccords multiprofils se développent et de plus en plus de systèmes voient le nombre de profils de mâchoires compatibles grandir.
6. La variété des diamètres des tubes multicouches
Certains systèmes multicouches proposent de nombreux diamètres (dont les 75, 90, 110 mm, mais de moins en moins le 14 mm, en voie de disparition) qui, au-delà de 16 à 63 mm – les plus utilisés – sont utiles sur les gros réseaux (habitat collectif). De même, des longueurs de barre réduites, c’est-à-dire inférieures à 5 m, simplifient la logistique, puisqu’elles rentrent dans la camionnette de l’installateur. Enfin, les accessoires sont pratiques, qui facilitent les liaisons entre réseaux, la pose des robinetteries murales, etc.
Caractéristiques (fichier téléchargeable) des systèmes multicouches des principaux fabricants du secteur sanitaire (qui ont pris le temps de répondre à notre demande).
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Bonjour Daniel, nous ne sommes pas la hotline du syndicat des poseurs de pompes à chaleur ! Quand nous pouvons aider, nous aidons et quand ce n’est pas le cas, nous le disons. Cela étant, passer d’un tube Cu de 28 à un MC de 20 ext, via un raccord à sertir, bonjour la perte de charge ! A bon entendeur…
Bonsoir, on m’a placé une pompe à chaleur avec des tuyaux cuivre de 28, le raccordement peut il être fait sur un multicouche de 20, serti. Y’a t’il un danger de compression sur les raccord sertis, (Sinon quelle diamètre me conseillez vous. Merci. C’est urgent
Bonjour ATM, Nous n’avons pas la réponse à votre question. Tout ce que nous savons au sujet des tubes multicouches est dans ce sujet. Cordialement. Sdbpro.fr
Bonjour ,
quelle tube multicouche employer pour remplacer un tube en cuivre de 16mm ,pour ne pas avoir de perte de charge par le passage des raccords, :autrement dit quel raccord possède le même diamètre interieur .
Cordialement .
Bonjour, nous ne sommes pas en mesure de vous répondre. Les gammes évoluent vite et nous n’avons pas étudié le sujet récemment. La question est à poser aux fabricants. Lorsque c’est le cas, il ne manque pas de mettre en avant cette différence. Cordialement. Sdbpro.