Le diable se cache dans les détails ! C’est particulièrement vrai s’agissant des bâti-supports, dont les fabricants ont étudié toutes les étapes de pose – parfois avec des installateurs – afin de les simplifier au maximum. Voici plus de 14 critères de choix d’un bâti-support de WC suspendu.
Le type de bâti-support de WC suspendu
1. Il existe trois types de bâti-supports : autoportants, universels et en applique. Selon la norme NF D 12-208 de février 2012 (appareils sanitaires, bâti-supports), un bâti-support est autoportant (et de type 2) lorsqu’il est fixé uniquement sur un sol porteur, « sans appui sur une structure verticale ». S’il dispose de fixations murales, mais que celles-ci ne sont pas obligatoires, le bâti-support est qualifié d’universel (et de type 3). Il est dit posé en applique (et de type 1), lorsque la reprise murale, obligatoire, est réalisée sur un mur porteur.
En France, les deux tiers des bâti-supports vendus sont de type 3, donc universels. S’ils proposent une fixation murale, celle-ci n’est pas obligatoire, répondant avant tout à une habitude de pose : ils sont donc autoportants, du moins lorsqu’ils sont NF et, dans ce cas, testés en autoportants (ce que chacun peut vérifier sur le site du Centre Scientifique et Technique du Bâtiment ou CSTB). C’est pourquoi les bâtis universels sont souvent qualifiés d’autoportants par les fabricants, alors qu’ils ne le sont pas au sens de la norme. Dans cet article, pour éviter toutes confusions, nous allons nous appuyer sur celle-ci pour distinguer les bâti-supports.
Le montage du bâti-support
2. Le choix d’un bâti-support s’effectue en fonction de la configuration des lieux et de la nature du sol et/ou du mur sur lequel ou lesquels il va être fixé. Il peut être monté devant la cloison (maçonnée, en plaques alvéolaires, en BA13 sur ossature métallique simple ou double), derrière la cloison (en gaine technique) ou dans la cloison (à ossature métallique simple ou double). Tous les bâtis ne permettent pas tous les montages.
Si le bâti-support doit être fixé au sol uniquement, sans reprise murale, il est préférable de choisir un vrai modèle autoportant et NF plutôt qu’universel (selon le sens de la norme). Si l’on se réfère aux catalogues des fabricants, il en existe deux sortes : à deux pieds renforcés à l’aide de larges et solides platines ou à quatre pieds et double châssis. Tous deux supportent les 400 kg exigés par la norme.
La technologie de déclenchement de la chasse d’eau
3. Plusieurs techniques permettent de commander le déclenchement de la chasse : la commande mécanique (une tige actionne une tirette qui soulève la cloche), la commande à câble (lequel fonctionne à la manière d’un câble de frein de vélo), la commande pneumatique ou hydropneumatique (le bouton piston comprime de l’air, activant ainsi la cloche), la commande par infrarouge, la commande électrique (via un moteur)… En règle générale, les fabricants ont opté pour l’une et/ou l’autre de ses techniques.
Le déclenchement pneumatique (un peu dur à actionner) ou hydropneumatique (plus souple à actionner) a l’avantage d’autoriser le déport du bouton de commande par rapport au bâti-support : par exemple pour le poser à portée de main d’un enfant ou d’une personne en fauteuil roulant.
4. L’installation en gaine technique n’implique pas nécessairement que le réservoir soit retourné (il l’est pour répondre aux exigences de la réglementation incendie), donc retournable. Au contraire : l’accès par l’avant des éléments techniques facilite la maintenance, évitant à l’installateur les allers et venues d’un côté à l’autre de la cloison. De plus, il existe désormais des systèmes anti-propagation du feu efficaces, qui ne passent pas par une commande à câble ou pneumatique, et autorisent le percement de la cloison.
Le réservoir et le mécanisme de chasse
5. Le réservoir du WC suspendu doit être impérativement isolé contre la condensation et supporter les chocs. A ce titre, le polyéthylène est préférable à l’ABS. Selon les fabricants, le réservoir est soufflé et monobloc ou en deux parties clipsées obligatoirement au-dessus de la ligne de flottaison. Toutefois, grâce à la surverse, il n’y a aucun risque de fuite. La capacité du réservoir peut varier, des 6 litres exigés par la norme NF aux 10 litres nécessaires dans d’autres pays. Au-delà des normes, un réservoir de plus grande capacité dispose d’une réserve d’eau qui permet, en cas de mauvaise évacuation des matières lors de la première chasse, de l’actionner une seconde fois sans attendre le remplissage. L’isolation, nécessaire pour éviter les phénomènes de condensation, est réalisée à l’intérieur ou à l’extérieur du réservoir.
6. Le raccordement à l’arrivée d’eau peut se faire dans ou sur le réservoir. Dans le réservoir, l’eau est récupérée en cas de raccordement défectueux. A l’inverse, sur le réservoir, elle ne l’est pas, mais le raccordement et les manipulations sont plus aisés. Lorsque le réservoir reste fermé, il ne sert pas de poubelle pour les différents corps d’état de passage sur le chantier…
7. Un réservoir marqué NF embarque des composants NF, donc certifiés : ainsi, une plaque de commande NF a été testée du point de vue de sa résistance aux U.-V., aux produits d’entretien… ; un robinet flotteur NF présente une classe acoustique contrôlée, qui peut être améliorée chez certains fabricants. Toutefois, le niveau sonore au moment de la chasse ne dépend pas seulement du type de robinet flotteur (classe acoustique), mais aussi de la manière dont le réservoir est fixé sur le châssis et de celle dont le châssis est fixé sur le mur (liaison mécanique isolée ou pas). En France, il n’existe pas de norme encadrant ce niveau sonore.
8. Autres questions que l’on peut se poser à propos du système de chasse : est-il possible ou pas de régler les volumes de chasse ? La force de la chasse est-elle ajustable pour éviter les éclaboussures en présence d’un WC sans bride ou d’un WC enfant ? Le montage/démontage est-il aisé (avec ou sans outil) ? Existe-il plusieurs possibilités de branchement de l’arrivée d’eau (à gauche, à droite, dessus, dessous) pour faciliter la pose ? Selon le type de robinet d’arrêt, le raccord est rapide, le bruit est limité (droit ou coudé)…
La facilité de pose du bâti-support
9. Chez certains fabricants, le bâti est livré avec les pieds dans la position d’installation NF. Chez d’autres, ils sont tournés vers l’intérieur du châssis, afin de réduire l’emballage et d’optimiser le transport. Il est donc nécessaire de les sortir pour les retourner, puis de les remettre en place.
10. Si les freins de pied existent chez tous les fabricants, facilitant la pose à une seule personne, les technologies diffèrent, plus ou moins sophistiquées.
11. Les renforts, livrés d’office ou disponibles en option, sont destinés à permettre la pose des cuvettes dont la surface d’appui est réduite (ce qui arrive avec certains modèles venus d’Italie). Le collier de fixation de la pipe est-il monté sur le bâti-support ? A quel niveau du bâti est-il situé : au niveau haut ou bas du bâti (c’est plus pratique, l’évacuation étant forcément orientée vers le bas) ? On peut vérifier les longueurs de manchettes de raccordement, qui doivent mesurer au moins 180 mm pour intégrer l’épaisseur de l’habillage. Lorsqu’il est prévu un bouchon pour l’évacuation, on évite les remontées d’odeurs le temps de l’installation. Ce bouchon fait office, chez certains fabricants, de pointeau de centrage pour faciliter la découpe de la plaque de plâtre.
12. Lorsque le bâti est installé avant le coulage de la chape, il peut être nécessaire, une fois le sol fini, d’ajuster la hauteur de la cuvette. De plus, la hauteur du réservoir détermine celle de la plaque. Si l’on a besoin d’abaisser celle-ci (WC enfant ou PMR), il faut que le réservoir soit réglable en hauteur. D’autant que l’abattant du WC ne doit pas cogner devant la plaque lorsqu’il est ouvert.
Le contenu de la livraison du bâti-support
13. La plaque de commande n’est pas forcément incluse dans la livraison, le client étant susceptible de choisir son propre modèle : déco, haut de gamme, de petites dimensions, avec des fonctions ajoutées (absorption d’odeurs, avec eau bleue, intégrant un éclairage…). Dans ce cas, la plaque est sélectionnée dans le catalogue du fabricant, en vérifiant sa compatibilité avec le bâti-support choisi.
14. Autres points intéressants : le matériel de fixation est-il compris dans la livraison (tiges de fixation de la cuvette, accessoires de fixation du bâti au sol) ? Dispose-t-on d’une ou de deux pipes de raccordement, l’une droite, l’autre coudée ? Le raccordement au WC lavant est-il prévu (permettant au client de s’équiper ultérieurement sans casser l’existant).
Photo d’ouverture : Geberit.
Merci pour votre contenu interessant. Je viens d installer un wc suspendu siamp, seulement les matières ne s évacuent pas lors de la 1ere chasse? Que faire pour que elles partent ? Merci
Bonsoir Twad, lorsque la chasse est inefficace, c’est plus un problème de cuvette que de bâti-support, en particulier lorsque celle-ci est sans bride. Cordialement. Sdbpro