Que ce soit pour créer une « bande de pudeur » ou contribuer au style de la salle de bains, la paroi de douche peut afficher un décor. Celui-ci est imprimé, sérigraphié ou collé telle une décalcomanie.
Les parois de douche décorées ont deux objectifs : atténuer la transparence du verre pour ménager la pudeur des utilisateurs ou participer au style de la salle de bains. Ainsi, le décor atelier, le plus tendance actuellement, est proposé par la plupart des fabricants aujourd’hui, mais il n’est pas toujours obtenu de la même manière.
Préalablement à toute application (argenture, émail, laque, décalcomanie…), le panneau de verre doit être décapé et parfaitement nettoyé. Il s’agit d’enlever les graisses en surface, qui empêcheraient la bonne adhésion du décor ou laisseraient des marques (traces de doigts par exemple). C’est particulièrement important sur les décors voilés destinés à opacifier le verre.
Les décors sont appliqués sur la face extérieure du verre, tandis que la face intérieure reçoit le traitement anticalcaire. S’ils ne sont pas soumis au ruissellement d’eau, ils peuvent tout de même être mis à rude épreuve, par exemple lorsque la paroi est positionnée près du lavabo : les éclaboussures d’eau savonneuse ou de dentifrice peuvent nécessiter l’usage d’une éponge grattante… Le décor doit résister !
Notons qu’aucune norme n’encadre la tenue des décors et des couleurs sur le verre. Du moins en France, car il en existe une en Italie. Une norme Iso serait en projet, initiée par les industriels chinois.
Trois techniques sont utilisées actuellement dans l’univers de la douche : la sérigraphie et l’impression digitale, qui font toutes deux appel à des émaux, et les décalcomanies. Le verre laqué, lui, n’est pas adapté à cet usage, la face laquée devant être cachée, comme c’est le cas lorsqu’il constitue la façade d’un meuble, qu’il habille une porte de placard… De même, dans la douche, le verre n’est pas sablé, traité à l’acide (une technique de plus en plus rare, car peu compatible avec la protection de l’environnement) ou dépoli, mais sérigraphié.
La sérigraphie : pour les grandes séries
La sérigraphie s’effectue avant la trempe : sur le panneau de verre posé à plat, l’émail passe au travers d’un film perforé qui imprime le motif sur toute ou partie de la surface. Il y a autant de passages qu’il y a de couleurs ou d’opacité sur les décors monochromes, lesquels laissent, dans tous les cas, passer la lumière. Le motif est visible des deux côtés du verre.
Une autre technique de sérigraphie, plutôt utilisée pour les impressions intégrales monochromes, consiste à déposer l’émail par un procédé de pression par rouleau, qui a l’avantage d’une application très homogène des couleurs sur la surface du verre.
Une fois sec, l’émail est cuit, ce qui le durcit. Il l’est lors de la trempe, qui consiste à amener le verre à haute température (aux alentours de 600 °C), puis à le refroidir brusquement.
Quel que soit le procédé, la sérigraphie est adaptée aux productions en nombre. Elle est utilisée depuis longtemps dans le bâtiment, pour les verres de façades. Dans la douche, elle est pratiquée notamment par Saint-Gobain Glass (verrerie d’Aurys, photo ci-contre : paroi de douche avec décor sérigraphié, Marvin, chez Lapeyre).
L’impression numérique : le photoréalisme
A l’inverse, l’impression digitale – disponible notamment chez Inda, Novellini, Profiltek, Saint-Gobain Glass (verrerie d’Aurys), Samo et Vismara – est très flexible, permettant de réaliser des décors polychromes à l’unité ou en petites séries, pour des surcoûts tout à fait raisonnables. Elle utilise six couleurs, dont le noir et le blanc, pour imprimer un large éventail de décors, visibles des deux côtés du verre, et qui peuvent se poursuivre sur plusieurs panneaux, y compris à partir de photos envoyées par le client. Comme pour la sérigraphie, le motif, réalisé à l’aide d’émaux (ou peinture céramique), est fixé sur le verre chaud pendant la phase de trempe. Il résiste aux UV, aux brouillards salins, aux solvants…, tout en étant nettoyable et non rayable.
Les décalcomanies : un process simplifié, des décors moins résistants
Comme leur nom l’indique, les décalcomanies sont des adhésifs collés sur la face externe du verre, après la trempe cette fois. Si la technique est connue, utilisée dans de nombreuses applications – mais assez rarement sur les parois de douche –, les décors sont moins résistants que ceux qui sont vitrifiés, en particulier aux rayures et à l’abrasion.
Photo d’ouverture : impression digitale, usine Novellini de Romanore, en Italie.