Dévoilé par Inoha et la FMB [1], le marché du bricolage, étudié à l’aune des grandes surfaces de bricolage (GSB) uniquement, recule en 2023 de -1,4 % en valeur par rapport à 2022. A 1,653 milliard d’euros TTC et +1,7 %, la salle de bains fait légèrement mieux.
Les quatorze enseignes françaises de bricolage ont, en 2023, réalisé un chiffre d’affaires TTC d’environ 24 milliards d’euros, en baisse de -1,4 % par rapport à 2022. Si l’on tient compte de l’inflation du marché durant la même période, donnée à +4,2 % par la Banque de France, la baisse des volumes est évaluée, globalement, entre -5 et -6 %, sachant qu’elle varie notablement en fonction des rayons.
Néanmoins, le bricolage en GSB reste sur les niveaux post-Covid, qui sont élevés, et fait mieux que l’électroménager (-2,2 % en valeur selon le Gifam) ou que le meuble (-2,5 % selon l’Ipea). Après les confinements de 2022, les Français ont d’abord cherché à se changer les idées et 2023 est une bonne année pour la restauration (+9 %), les voyages (+17 %) et la vidéo (+17 %). Même si la réserve de projets se tarit du fait de la baisse des transactions immobilières dans l’ancien et des ventes de logements neufs, la dynamique s’est malgré tout maintenue en 2023. Dans les périodes de resserrement économique, analyse Juliette Lauzac, maître d’œuvre de cette étude, c’est le bricolage d’agrément qui souffre, par exemple la décoration, mais le bricolage de nécessité, lui, perdure.
Adeo réalise presque la moitié des ventes de la GSB
Leroy Merlin concentre 39 % de ce chiffre d’affaires et le groupe Adeo, qui progresse encore, à 48 % et 11,4 milliards d’euros, soit près de la moitié des dépenses de bricolage des Français. Kingfisher pèse 24,7 % des parts de marché, dont 13 % pour Castorama et 12 % pour Brico Dépôt. Avec 3,3 milliards d’euros et 13,7%, Les Mousquetaires se situent au troisième rang, devant le groupe Mr Bricolage et ses 1,9 milliard d’euros et 8,3 % de parts de marché. Suivent encore Brico Leclerc (3 %), Entrepôt du Bricolage (2 %) et Brico Pro (0,4 %).
Selon Juliette Lauzac, les ventes en ligne des GSB – hors leurs marketplaces – s’élèvent à 5,3 % du chiffre d’affaires du marché (contre 4,8 % en 2022). Ce qui est plutôt faible et montre « que voir le produit reste souvent incontournable. »
Les GSB comptent pour environ 70 % du marché du bricolage, qui est évalué à 34 milliards d’euros. Le négoce (en recul), les pure players (en recul également) et la GSA (dont les ventes ont progressé en 2023) réalisent les à peu près 10 milliards supplémentaires.
En 2023, la salle de bains fait mieux que la cuisine
Si le rayon Peinture-Droguerie-Colle affiche la meilleure hausse, de +2,3 %, elle est en trompe-l’œil, liée à la forte augmentation des prix de la peinture. Le rayon Plomberie-Salle de bains-Cuisine, qui représente 15 % des ventes totales et 3,677 milliards d’euros est, à +0,7 %, quasi stable par rapport à 2022 et en croissance de +20 % par rapport à 2019. A +1,2 % (vs 2022) et +17 % (vs 2019), la salle de bains, dont les ventes ont atteint 1,653 milliard d’euros – soit 45 % du chiffre d’affaires du rayon – fait mieux que la cuisine vs 2022 (-0,9 %), mais moins bien vs 2019 (+24 %). Celle-ci serait-elle plus dépendante du marché de l’immobilier que ne l’est la salle de bains ? C’est ce que nous pensons : dans le neuf comme dans l’ancien, son renouvellement est toujours prioritaire…
[1] Etude réalisée par Juliette Lauzac, pour le compte de Inoha, qui fédère les industriels de la GSB, et de la FMB, Fédération des magasins de bricolage.