Les panneaux à carreler sont ultra pratiques pour créer des cloisons ou habiller les murs, mais quand il s’agit d’y fixer des objets, en particulier lourds, des précautions sont à prendre. Mode d’emploi.
Les panneaux à carreler en mousse de polystyrène extrudée revêtue de mortier sur les deux faces sont exploités de différentes manières dans la salle de bains : collés directement sur les murs pour compenser leurs inégalités et utilisés pour construire des cloisons de séparation, avec ou sans ossature métallique ou bois. Selon que l’on se trouve face à l’une ou l’autre de ces situations, le mode de fixation des objets diffère.
Fixer un objet sur un mur habillé de panneaux à carreler
Dans le cas où les panneaux sont employés en doublage de mur, quel que soit leur mode de mise en œuvre (collage à l’aide de plots de mortier et/ou vissage), à déterminer en fonction de la nature du support, tous types d’objets peuvent être fixés. La seule condition est d’aller chercher le mur afin de déporter la charge. Pour y parvenir, on utilise des chevilles longues, de type ING M6 et M8. La solution permet de porter jusqu’à 80 kg dans un mur creux et 150 kg dans un mur plein, voire plus selon la cheville sélectionnée.
Si l’on se trouve dans une douche, par exemple pour installer une colonne, attention de ne pas compromettre l’étanchéité de la surface. Celle-ci étant généralement carrelée, après le perçage, il convient d’appliquer un boudin de colle – celle du fabricant des panneaux, qui assure aussi l’étanchéité –, avant et après avoir inséré la cheville, et de (re)lisser ensuite à la spatule.
Fixer un objet sur une cloison de séparation en panneaux à carreler sans ossature
En l’absence de renfort, toute fixation dans une cloison à carreler sans ossature (Wedi, Jackoboard, Qboard ou autres) ne concerne que des objets de type porte-serviettes, patères… Deux cas : la cloison est déjà carrelée (la charge est limitée) ou ne l’est pas pas encore (le champ des possibles s’élargit).
Si la fixation est anticipée…
Prévoir la fixation sur une cloison sans ossature permet, avant de la carreler, de poser une cheville en plastique rigide en forme de spirale, type Fischer FID50 (couramment utilisée dans les isolants). Une fois le revêtement effectué, on perce à l’endroit de la cheville, qui est assez large en général. Puis on fixe l’objet, alors solidement arrimé, quoique limité en poids.
Toutefois, lorsque le panneau mesure 20 mm et plus, Wedi propose un kit Wedi Tools, qui contient un renfort à insérer dans son épaisseur, laquelle doit être deux fois supérieure (renfort de 8 mm/panneau de 20 mm, renfort de 15 mm/panneau de 30 mm, etc.). Ainsi, avec un renfort de H 400 x L 50 x 15 mm, il est possible de fixer, sur le chant d’un panneau de 30 mm au moins, une porte vitrée jusqu’à 55 kg. La plaque est évidée à l’aide d’une défonceuse, le renfort inséré et collé à l’aide de la colle du fabricant, puis recouvert d’une bande d’armature. Utilisé non plus sur le chant d’un panneau, mais sur sa surface, ce même renfort assure une résistance à l’arrachement jusqu’à 160 kg.
Si la fixation n’est pas anticipée…
Lorsqu’on effectue une fixation sur une cloison déjà carrelée, il faut utiliser une cheville classique. Cette solution n’est pas recommandée : la cheville venant appuyer sur le revêtement, la durabilité de l’accroche dépend de sa nature, ainsi que de celle du revêtement, grès cérame pleine masse de 10 mm et mosaïque de verre de 2 mm, par exemple. C’est pourquoi, les fabricants de panneaux ont du mal à s’engager sur la charge supportée. Wedi assure cependant jusqu’à 25 kg par point de fixation via ses chevilles et vis de son offre Wedi Tools.
Fixer un objet (lourd) ou un meuble-vasque sur une cloison à ossature habillée avec des panneaux à carreler
Si l’on peut poser un radiateur, meuble de salle de bains, lavabo autoportant…, sur une cloison en panneaux à carreler, ce n’est possible que si celle-ci est à ossature métallique – y compris les systèmes de construction type Geberit ou TECE – ou bois. Dans ce cas, pour la fixation, on vient chercher les montants, comme on le ferait avec une plaque de BA13.
Avec un renfort d’ossature, acheté chez le fabricant de l’ossature ou découpé dans une plaque d’OSB ou de contreplaqué de 12 mm, posé derrière la plaque à carreler, entre deux rails, on augmente la rigidité à l’endroit des fixations.
Si le panneau à carreler appliqué sur l’ossature présente une épaisseur supérieure ou égale à 40 mm, il est possible, indique Jackoboard, de faire une engravure de 20 mm de profondeur, et de venir coller, dans le volume libéré, une plaque en OSB ou contreplaqué de 18 mm (avec la colle du fabricant de panneaux à carreler) et de se fixer dedans une fois le carrelage réalisé.
Dans tous les cas, l’accroche d’un ballon d’eau chaude sur une cloison à carreler n’est pas recommandée.
Photo : Jackoboard.